Alors qu’elle a réduit la durée de la transition à deux ans, la junte militaire malienne espère retrouver sa place au sein de la Cedeao et de l’Union africaine.
En janvier dernier, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avait lourdement sanctionné le Mali d’Assimi Goïta : rupture des relations diplomatiques de tous les pays de la sous-région avec le Mali, fermeture des frontières communes, suspension des transactions économiques entre les pays de la zone et le Mali ou encore gel des avoirs maliens à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)… La Cedeao voulait ainsi faire comprendre à Assimi Goïta que sa feuille de route signifiait « qu’un gouvernement militaire de transition illégitime prendra le peuple malien en otage au cours des cinq prochaines années ».
Depuis, le Mali a revu sa feuille de route. La Cedeao a validé le nouveau délai de transition — évalué à 24 mois — et levé en partie les sanctions économiques contre Bamako. Mais plusieurs sanctions restent encore en suspens, parmi lesquelles celles qui touchent les membres de la junte militaire, pour la plupart interdits de voyager.
Lever les sanctions pour mieux avancer
Réunis à Lomé, au Togo, pour une réunion du Groupe de soutien à la Transition, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a demandé que la situation soit revue par la Cedeao et l’Union africaine. Il insiste : « L’une des priorités majeures du gouvernement de Transition reste l’organisation d’élections libres, transparentes et crédibles en vue du retour à un ordre constitutionnel apaisé et sécurisé dans le délai de 24 mois ». Or, ces sanctions freinent la progression de la Transition.
Le Mali est toujours suspendu de la Cedeao et de l’Union africain. « Le gouvernement du Mali demande la levée de ces mesures afin de favoriser une pleine coopération avec tous les partenaires », explique Abdoulaye Diop.
Dimanche dernier, le médiateur de la Cedeao dans la crise politique malienne, Goodluck Jonathan, s’est rendu à Bamako pour suivre la mise en œuvre des recommandations issues du dernier sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’institution ouest-africaine.