La CAF a décidé de retirer à la Guinée l’organisation de la CAN 2025. Une décision prise à trois ans de la compétition, qui fâche les autorités de transition.
Coup de tonnerre en Guinée : alors que Mamadi Doumbouya, le président de la transition depuis le coup d’État de septembre dernier, avait fait de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) une « priorité nationale », la Confédération africaine de football a finalement décidé de la lui retirer. Une décision savamment préparée. En effet, une dizaine de jours avant d’annonce sa sentence, la CAF avait fait le déplacement en Guinée. « Nous ne sommes pas venus pour retirer l’organisation de la CAN à la Guinée, mais pour voir si elle a des propositions pour convaincre la CAF de lui faire confiance », avaient indiqué les membres de la délégation qui, semble-t-il, avaient en réalité déjà une idée en tête.
En coulisse, arguant sur les retards pris dans les travaux, la CAF avait indiqué que, à défaut d’organiser la CAN 2025, la Guinée pourrait à nouveau être pays hôte en 2027. Mais le président sud-africain Patrice Motsepe en a décidé autrement : « Je me suis rendu en Guinée aujourd’hui par respect pour le peuple guinéen. Je souhaitais discuter de la volonté de la CAF de conseiller et de travailler avec les parties prenantes du football pour construire et bâtir des infrastructures et des installations sportives dans ce pays. La Guinée pourra se porter candidate avec d’autres nations concurrentes à l’organisation du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) qui aura lieu après l’édition en Algérie, compte tenu de la décision de la CAF de ne pas organiser la CAN TotalEnergies 2025 en Guinée ».
Qui pour organiser la CAN 2025 ?
Il n’est donc aujourd’hui ni question de CAN 2025, ni de CAN 2027. De quoi décevoir le président de la transition, qui avait pourtant fait du ménage au sein du Comité d’organisation de la CAN (COCAN), en nommant à sa tête Lansana Bea Diallo, le ministre des Sports.
Doumbouya y voit d’ailleurs un acte politique : le Cameroun n’était, à quelques semaines seulement de la CAN, pas prêt et avait pu organiser la compétition. La Guinée, elle, avait encore largement le temps de se préparer, estime-t-il. « C’est une déception parce que, encore une fois, comme dans beaucoup d’organisations internationales, le lobby financier est plus puissant que les réalités, indique le porte-parole du gouvernement. Nous sommes à presque trois ans de l’échéance. Les plus grands stades qu’on construit aujourd’hui se construisent en vingt-quatre mois. L’idée de dire qu’il n’est pas possible de réaliser en vingt-quatre mois toutes ces infrastructures-là, c’est un préjugé ».
Le « manque d’infrastructures et installations en Guinée capables d’accueillir une Coupe d’Afrique des Nations de classe mondiale » serait-il donc un prétexte ?