Le Burkina Faso est confronté à une recrudescence d’attaques terroristes, mettant en lumière les difficultés persistantes des autorités à contenir la menace djihadiste.
Une série d’attaques meurtrières
En avril 2025, plusieurs attaques ont secoué le pays. Le 8 avril, des groupes armés ont pris d’assaut le camp militaire de Komandougou, et le 24 avril, le camp de Soudougui a été attaqué. Plus récemment, le 11 mai, la ville de Djibo a été la cible d’une attaque revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), faisant plusieurs dizaines de morts.
Ces attaques s’inscrivent dans un contexte de violence persistante, avec des groupes djihadistes exploitant les faiblesses sécuritaires pour étendre leur emprise sur le territoire.
Les défis de la lutte antiterroriste
Malgré les efforts des autorités, la lutte contre le terrorisme reste entravée par plusieurs facteurs. Le manque de ressources et de formation tout d’abord. Les forces de sécurité burkinabè sont souvent sous-équipées et manquent de formation adéquate pour faire face aux tactiques évolutives des groupes djihadistes. L’utilisation de milices locales ensuite. Le gouvernement a renforcé le rôle des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des civils armés pour soutenir l’armée. Cependant, leur implication a parfois conduit à des abus, exacerbant les tensions ethniques et compromettant la cohésion sociale. Enfin, les violations des droits de l’homme et l’instabilité politique sont également des freins. Des organisations comme Human Rights Watch ont rapporté des exactions commises par les forces gouvernementales et les milices pro-gouvernementales, notamment le massacre de plus de 100 civils près de Solenzo entre février et avril 2025. La tentative de coup d’État déjouée en avril 2025, impliquant des militaires en lien avec des groupes terroristes, souligne les divisions internes et la fragilité des institutions.
La détérioration de la sécurité a entraîné le déplacement de millions de personnes, avec plus de 60 % du territoire échappant au contrôle de l’État. Les besoins humanitaires sont croissants, et l’accès à l’aide est souvent entravé par l’insécurité.