Alors que les Camerounais voteront dans moins de neuf mois pour leur président, la décision de Paul Biya est très attendue. Le chef de l’Etat camerounais fera-t-il un mandat supplémentaire ?
En octobre prochain, les Camerounais seront invités à se rendre dans les bureaux de vote. Ces dernières années, l’état de santé de Paul Biya a beaucoup fait parler, autant que le risque de le voir rempiler pour un nouveau mandat. Un risque, ou plutôt une volonté de certains de ses proches. Le ministre de la Santé publique Manaouda Malachie avait déjà appelé, il y a un an, Paul Biya à se présenter pour le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Depuis, entre les inquiétudes sur son état de santé et son silence à propos des échéances à venir, difficile de savoir si Biya compte vraiment se présenter.
Alors que le président passe le plus clair de son temps hors du pays pour se faire soigner ou profiter notamment de sa résidence suisse, Paul Biya reste fragile : même son discours de fin d’année a été un corvée à enregistrer tant l’état du président inquiète. Biya peut-il donc se présenter à nouveau tout en évitant de se rendre aux cérémonies officielles et même aux conseils des ministres ? Pour les Camerounais, on imagine mal une réponse positive : au Cameroun plus qu’ailleurs dans le monde, l’absence du président risque d’engendrer de nombreuses rumeurs.
Malgré l’absence de Biya, le gouvernement doit toujours répondre de ses actes devant le Palais. En off, le président continuerait de donner ses instructions. Mais des voix discordantes portent de plus en plus : Laurent Esso, par exemple, ministre d’État chargé de la Justice, semble de plus en plus faire fi des instruction du président. D’ici au mois d’octobre, tout peut donc encore se jouer. Si Biya se dit déterminé à se présenter, pendant les mois à venir, on risque de voir des personnalités qui rêvent d’alternance lui savonner la planche. Au sein du RDPC, les divisions risquent d’arriver. Et puis, l’Eglise semble également prompte à un départ de Paul Biya. Sans doute la plus grosse crainte pour le clan Biya. Car si les évêques appellent le président à ne pas se représenter, Paul Biya n’aura d’autre choix que de laisser la main.