Le Tchad s’est doté d’un nouveau gouvernement. Avec une ouverture contrôlée : l’ancien opposant Succès Masra en prend la tête. Mais le gouvernement, lui, ne change que très peu.
Voilà une année qui débute avec une surprise : au Tchad, l’opposant Succès Masra vient d’obtenir l’un des postes qu’il convoitait, celui de chef du gouvernement. S’en est suivie l’annonce d’un nouveau gouvernement. Si l’arrivée de Masra aurait pu augurer des changements majeurs, il n’en est finalement rien. Le message pourrait être le suivant : on prend les mêmes et on recommence. Le Secrétaire général de la présidence, Mahamat Ahmat Alhabo, a en effet annoncé un gouvernement très peu remanié.
Ce dernier ressemble en effet, à peu de choses près, et notamment concernant les postes clés, à celui de Saleh Kebzabo, le désormais ex-Premier ministre. C’est particulièrement vrai pour le ministère des Affaires étrangères : Mahamat Saleh Annadif conserve son poste, et c’est sans doute là le principal message envoyé par le président tchadien à la communauté internationale. Du côté de la Défense, Dago Yacouba reste également ministre. D’autres gros ministères n’ont, de leur côté, pas été concernés par le remaniement.
Quels changements peut-on alors espérer ? L’arrivée de Succès Masra semble plus symbolique qu’autre chose. Même si l’opposant historique d’Idriss Déby, à la tête de la formation Les Transformateurs, lancée en avril 2018, a pu nommer certains de ses proches, à l’instar de Béni Sitack Yombatina, secrétaire d’État à la Justice, ou de Mahamat Assiouti Abakar à l’Économie.
Masra a prévenu qu’il voulait avant tout remettre de l’ordre dans son pays. « La première des choses est de remettre les enfants à l’école. Une fois que les enfants sont à l’école, les adultes peuvent travailler ensemble pour dialoguer », a-t-il indiqué.
Mais à un moment donné, Masra devrai se pencher sur un dossier pour le moins épineux : celui de la loi électorale et de la mise en place de l’instance électorale. C’est à ce moment précis que l’on saura si Succès Masra est plus qu’un symbole et s’il a vraiment les mains libres pour organiser une élection présidentielle transparente.