À un an de la présidentielle camerounaise, le pouvoir en place a qualifié d’illégales plusieurs formations politiques cherchant à créer des coalitions d’opposition.
Dans une récente déclaration, Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale au Cameroun, a pris une position ferme à l’encontre de deux mouvements politiques en gestation qui cherchent à former des coalitions parmi les partis de l’opposition en vue de l’élection présidentielle à venir.
Cette annonce a été faite hier, mardi 12 mars, à travers un communiqué officiel. Les organisations en question, nommément l’Alliance pour le changement (APC) et l’Alliance politique pour la transition (APT), ont été désignées comme étant désormais illégales sur l’ensemble du territoire national.
Paul Atanga Nji a souligné que ces deux associations mènent des activités qualifiées d’illégales sur le territoire national, les qualifiant de mouvements clandestins ayant eu des interactions avec des individus condamnés pour des crimes graves, notamment une rencontre entre Julius Ayuk Tabe, président autoproclamé de l’Ambazonie, et le député Jean-Michel Nintcheu à la prison principale de Yaoundé. Cette rencontre a suscité une réaction appelant à la libération des détenus liés à la crise anglophone et à un dialogue ouvert sur la question, ce que le ministre a catégoriquement rejeté comme étant inacceptable.
Le ministre a rappelé que seuls les partis politiques légalement reconnus ont le droit d’exercer des activités politiques à l’échelle nationale et a ordonné l’interdiction de toute manifestation associée à ces associations. En réaction à cette décision, Jean Michel Nintcheu, fondateur de l’APC, a souligné que de tels mouvements ont toujours existé dans l’histoire politique du Cameroun depuis les années 90, tant du côté de l’opposition que du pouvoir. Il considère la déclaration du ministre comme une menace aux droits politiques au Cameroun.
De son côté, Olivier Bile, porte-parole de l’APT, a pris acte de la décision tout en relevant des confusions et des exagérations dans les propos du ministre. Cette situation soulève des tensions entre le gouvernement et les mouvements politiques émergents dans le pays, mettant en lumière les enjeux entourant la participation politique et les coalitions au Cameroun.