Le M23 a annoncé un cessez-le-feu au Congo. Une stratégie pour mieux poursuivre, ensuite, sa marche vers Kinshasa ?
C’est un événement inattendu. En République démocratique du Congo, le M23 continuait, jusqu’à peu, sa progression et ses exaction. Paul Kagame, soutien affirmé du mouvement terroriste, avait même haussé le ton contre les soutiens de Kinshasa. Le président rwandais a, cependant, semble-t-il décidé de calmer les choses, alors que le M23 avait pris le contrôle de Goma, dans l’est de la RDC. À quoi est dû ce soudain revirement de situation ? Les rebelles du M23 ont annoncé un « cessez-le-feu » unilatéral, qui débute ce mardi. La Communauté de l’Afrique australe (SADC) et celle d’Afrique de l’Est (EAC) devaient prendre des décisions lors d’un sommet extraordinaire. Cette annonce change la donne.
Tout d’abord, la présence annoncé du président congolais Félix Tshisekedi et de son homologue rwandais Paul Kagame, le 8 février prochain, a sans doute joué : le président rwandais ne souhaite pas être vu comme un ennemi qui se serait mis toute l’Afrique à dos. Face à Cyril Ramaphosa ou encore Yoweri Museveni, les présidents sud-africain et ougandais, Kagame ne peut pas poursuivre sa politique de la terre brûlée. Depuis qu’il a annoncé son soutien au M23 – même si l’on savait déjà que c’était le cas -, Kagame est devenu offensif vis-à-vis de ses voisins. Pourtant, le président fait tout pour apparaître comme quelqu’un de bien depuis plusieurs années aux yeux de la communauté internationale.