Au Sénégal, le Conseil constitutionnel a validé vingt candidatures pour la présidentielle de février. Celles d’Ousmane Sonko et de Karim Wade n’ont pas été retenues.
Ça y est, on connaît enfin la liste des candidats qui tenteront, le mois prochain, de ravir la président de la République sénégalaise. Si l’on imaginait assez facilement qu’Ousmane Sonko n’en ferait pas partie, l’éviction de Karim Wade est, elle, plutôt surprenante. La faute à sa double nationalité, à laquelle il a renoncé, mais trop tard. Le Conseil constitutionnel a jugé sa candidature « recevable sur la foi d’une déclaration sur l’honneur inexacte ». Autrement dit, Wade a menti en affirmant n’être que sénégalais. Car « les effets du décret consacrant la perte d’allégeance de Karim Meïssa Wade à l’égard de la France ne sont pas rétroactifs ».
En attendant d’éventuels recours — Karim Wade a annoncé vouloir saisir la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), vingt candidats ont donc été retenus par le Conseil constitutionnel. Mais tous vont-ils aller au bout ? Les Pastef, la formation d’Ousmane Sonko, ont par exemple trois candidatures validées. Sonko devra forcément choisir son poulain parmi elles.
Du côté du pouvoir, c’est Amadou Ba, le Premier ministre, qui tentera de succéder à Macky Sall, qui avait décidé de ne pas se présenter à un troisième mandat, auquel il avait pourtant, assure-t-il, le droit.
Avec une vingtaine de candidats, difficile d’imaginer un scrutin en un seul tour. Les voix risquent d’être dispersées, d’autant que face à Ba, plusieurs autres candidats estiment avoir des chances. C’est le cas de Khalifa Sall, l’ancien maire de Dakar, ou encore d’Idrissa Seck, l’ex-Premier ministre qui avait réalisé un score honorable en 2019.
C’est la première fois que le Sénégal connaît une élection aussi ouverte en termes de candidatures. Il y a quinze ans, c’étaient quinze candidats qui avaient tenté de devenir président. Pour 2024, avec cinq candidatures supplémentaires et sans deux poids lourds de la politique — Wade et Sonko —, la campagne s’annonce passionnante. Et elle est enfin lancée.