Accusé d’avoir la double nationalité franco-sénégalaise, Karim Wade a officiellement renoncé à sa nationalité française. Suffisant pour qu’il puisse se présenter à la présidentielle sénégalaise ?
L’information a fait le tour des réseaux sociaux, notamment après un post de l’avocat de l’opposant Ousmane Sonko, Juan Branco. L’avocat estime que le nouveau Premier ministre français, Gabriel Attal, « s’ingère dans l’élection présidentielle d’un pays africain, en l’occurrence le Sénégal, en tentant de sauver la candidature de Karim Wade ».
A peine nommé à Matignon, quelle est l’une des premières décisions du jeune premier ministre, Gabriel Attal ?
S’occuper des sans abris, des enfants harcelés, des otages, de Coline Fay ?
Non, s’ingérer dans l’élection présidentielle d’un pays africain, en l’occurrence le… https://t.co/hRPR9o4djf
— Juan Branco ✊ (@anatolium) January 17, 2024
La raison du courroux de l’avocat français ? Une annonce parue sur le Journal officiel de la République française qui affirme que « sont libérés de leur allégeance à l’égard de la France les Français » plusieurs personnalités, parmi lesquelles Karim Wade, fils de l’ex-président Abdoulaye Wade.
En ayant la double nationalité, Karim Wade ne pouvait être candidat à la présidentielle du 25 février. Or, dans quelques heures, les candidatures seront officialisées. Le renoncement de Wade à sa nationalité française montre donc la volonté du Sénégalais de briguer la présidence de la République. Exilé au Qatar, Wade a récemment indiqué que son exil « touche à sa fin ». S’il a été gracié par le président Macky Sall en 2016, Karim Wade doit toujours payer une amende de 138 milliards de francs CFA avant de pouvoir circuler librement dans son pays d’origine.
Ces derniers jours, la double nationalité de Wade avait provoqué un débat autour de la candidature du fils de l’ex-président. Le député Thierno Alassane Sall avait déposé, avant-hier, un recours devant le Conseil constitutionnel. Il demandait que Karim Wade soit exclu de la course à la présidentielle pour non-respect des textes de loi.
« Le décret du ministre de l’Intérieur français actant ma renonciation à la nationalité française est une preuve supplémentaire de ma constance », a indiqué Karim Wade après la publication du décret. Reste cependant à savoir si la candidature sera validée. Car d’autres candidats estiment que Wade aurait dû renoncer à sa nationalité française avant le dépôt de sa candidature, le 23 décembre dernier. À cette date, Wade a dû remplir une déclaration sur l’honneur pour assurer qu’il ne disposait que de la nationalité sénégalaise.
« Au moment où on a déposé le dossier, il n’avait plus sa nationalité », assure cependant son équipe.