Ni la Fédération royale marocaine de football ni la Fédération algérienne de football n’ont été sanctionnées par la CAF après les faits qui se sont déroulés lors du dernier Championnat d’Afrique des nations (CHAN).
Statu quo. Alors que les fédérations algérienne et marocaine de football espéraient des sanctions pour les faits qui se sont déroulés lors du Championnat d’Afrique des nations (CHAN), la Confédération africaine de football (CAF) a préféré botter en touche. Le jury disciplinaire de l’instance s’est réuni pour statuer sur les événements. D’un côté, il fallait décider d’une éventuelle sanction pour la Fédération royale marocaine de football (FRMF), qui avait décidé de ne pas faire voyager son équipe après un retard dans l’autorisation de vol délivrée par les autorités algériennes. Alger avait assuré avoir fait le nécessaire pour que les joueurs marocains puissent se rendre dans le pays-hôte du CHAN, tandis que Rabat avait choisi d’affréter un vol de la Royal Air Maroc direct.
Circonstances indépendantes de la volonté du Maroc
Après étude du cas, la CAF a finalement conclu que « la Fédération Royale Marocaine de Football n’a pas été en mesure de voyager et de participer au CHAN en raison de circonstances totalement indépendantes de sa volonté », indique un communiqué de l’instance continentale. « Après délibérations et examen des preuves, y compris un certain nombre de correspondances entre l’Algérie, le Maroc et la CAF, le jury disciplinaire a conclu que la Fédération royale marocaine de football n’a pas été en mesure de voyager et de participer au CHAN en raison de circonstances totalement indépendantes de sa volonté », poursuit la CAF qui écrit donc qu’« aucune sanction de quelque nature que ce soit n’est imposée » à la FRMF. Alors qu’elle avait demandé des dommages et intérêts à la Fédération algérienne de football (FAF), la FRMF s’est, en revanche, vu refuser sa demande.
Une décision pour le moins consensuelle. Car, même si les torts sont partagés, la FRMF encourait des sanctions très lourdes, à en croire le règlement du CHAN. L’article 80 de ce dernier stipule en effet qu’« un forfait déclaré moins de vingt jours avant le début de la compétition finale ou pendant celle-ci, entraînera outre la perte du droit d’entrée, une amende de 150 000 dollars américains ainsi que la suspension de l’association concernée pour les deux éditions suivantes du Championnat d’Afrique des nations, sauf cas de force majeure tel que défini par la commission d’organisation de la CAF ».
Pas de sanctions pour les propos sur le Sahara occidental
Une autre affaire devait être étudiée par le jury disciplinaire de la CAF, après un recours introduit par cette dernière suite à une lettre de la FRMF : lors de la cérémonie d’ouverture du CHAN, le 13 janvier dernier, Zwelivelile Mandla Mandela, petit-fils de Nelson Mandela, avait déclaré qu’« une dernière colonie est présente en Afrique : le Sahara occidental » et déploré « l’oppression » du Maroc sur cette région. La FRMF avait immédiatement demandé des « mesures et dispositions » pour sanctionner l’Algérie, ainsi qu’une enquête indépendante « d’urgence ». La CAF, elle, avait rappelé que les propos politiques étaient interdits lors des compétitions sportives qu’elle organise.
Là encore, le jury disciplinaire de l’instance a préféré le statu quo. Il a considéré « qu’il ne devait pas retenir la responsabilité du fait d’autrui à la Fédération algérienne de football, et que les dispositions de la responsabilité objective ne pouvaient pas être prévues et ne devraient pas s’appliquer après la déclaration faite par M. Zwelivelile Mandela lors de la cérémonie d’ouverture du CHAN ». Autrement dit, le petit-fils Mandela a agi sans que la FAF ne soit au courant. La CAF a décidé, simplement, d’émettre« un rappel formel à toutes les associations nationales, y compris la FAF, pour qu’elles soient conscientes que les dispositions de la responsabilité du fait d’autrui et de la responsabilité objective peuvent à l’avenir être appliquées à la suite de toute déclaration politique ou autre faite par un tiers lors d’une compétition ou d’un événement officiel de la CAF ».