L’Afrique du Sud, qui avait commandé des doses de son vaccin à AstraZeneca, a décidé de faire don du sérum à l’Union africaine. Le vaccin est jugé inefficace sur les populations sud-africaines.
Il y une semaine, le gouvernement sud-africain suspendait, de façon temporaire, son programme de vaccination contre la Covid-19. En cause, les injections du vaccin d’AstraZeneca jugées inefficaces. Pourtant, ce mercredi 17 février, la campagne de vaccination a bel et bien débuté. Mais ce sont les doses du laboratoire Johnson&Johnson qui ont été préférées par le ministère de la Santé. L’Afrique du Sud est le premier à opter pour ce vaccin… et le premier à renvoyer leurs doses commandées auprès d’AstraZeneca, dont le vaccin avait pourtant été homologué par l’OMS.
Tout avait débuté quelques jours auparavant. Une étude de l’université du Witwatersrand, à Johannesbourg. Un test montrait que le vaccin développé par Oxford et AstraZeneca, dont l’Afrique du Sud avait commandé un million de doses, avait une efficacité « limitée » contre le variant sud-africain. « Il n’est pas du tout clair s’il est plus ou moins efficace contre le variant que d’autres vaccins », indiquait, plein de doutes, le Dr Peter English, expert en contrôle de maladies transmissibles.
L’efficacité du vaccin d’AstraZeneca face au variant sud-africain remise en cause
Le vaccin d’AstraZeneca est déjà mis en cause au sein de l’Union européenne, où on l’accuse d’être moins efficace que prévu chez les personnes de plus de 65 ans. Selon les autorités de Johannesbourg, son efficacité est également remise en cause contre le variant sud-africain. Un porte-parole du laboratoire a tenté de défendre son vaccin qui, selon lui, « protégera quand même contre les formes graves de la maladie ». Surtout, ce vaccin est plus facile à stocker et moins coûteux. Et son efficacité est bien en-deçà de celle des vaccins Pfizer/BioNTech ou Moderna.
En proie aux doutes, l’Afrique du Sud a donc préféré ne pas vacciner sa population avec le sérum d’AstraZeneca. Les élus locaux ont pensé, un moment, à renvoyer les doses en Inde. Finalement, ce sont d’autres pays africains, non touchés par le variant sud-africain, qui pourront en profiter. « Lles doses d’AstraZeneca que nous avons achetées ont été offertes à la plateforme de l’Union africaine, dont nous faisons partie, et l’institution les distribuera aux pays qui ont déjà exprimé l’intérêt pour l’acquisition du stock », a indiqué Zweli Mkhize, ministre sud-africain de la Santé.
9 millions de doses du vaccin de Johnson&Johnson
Une façon de répondre aux critiques. Car outre le million de doses reçues, l’Afrique du Sud avait également commandé un demi-million de doses supplémentaires. Le ministre a donc indiqué qu’il n’y aurait « pas de dépenses inutiles et stériles ». Il faudra cependant aller vite : les doses seront efficaces jusqu’au 30 avril prochain et l’UA devra donc rapidement redistribuer les stocks.
L’Afrique du Sud a, dans le même temps, commandé 9 millions de doses de son vaccin à Johnson&Johnson. Pour le moment, le pays n’a reçu que 80 000 de ces doses. Suffisant pour commencer à rassurer les populations et débuter une campagne de vaccination dans un des pays d’Afrique qui ont le plus souffert de la pandémie.