En septembre 2023, la première réunion des Chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES) se tiendra à Niamey, la capitale du Niger. Le général Abdouramane Tiani accueillera le colonel Assimi Goïta du Mali et le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso pour discuter de questions régionales importantes. Ce sommet sera précédé par une rencontre avec les dirigeants ouest-africains de la Cédéao à Abuja le jour suivant, une organisation dont ils avaient auparavant quitté en début d’année 2024.
À Niamey, la consigne a été donnée.
Pour le premier sommet de l’Alliance des États du Sahel, qui est présenté comme un événement historique, les gens ont été invités à sortir en masse pour accueillir chaleureusement les dirigeants révolutionnaires qui travaillent pour la sécurité et le développement de la région. La ville souhaite donc marquer cet événement et donner un élan à cette nouvelle organisation dont les chefs respectifs sont arrivés au pouvoir par des coups d’État entre 2020 et 2023.
Ce sera la première fois que les trois dirigeants se rencontrent ensemble, bien qu’ils aient déjà eu des réunions bilatérales. Tous ont rejeté la France, leur ancien colonisateur, ainsi que la Cédéao, qu’ils accusent d’être sous l’influence de Paris et de ne pas les soutenir suffisamment dans leur lutte contre les groupes terroristes.
Malgré cette distance, de nombreux dirigeants régionaux encouragent toujours la poursuite du dialogue entre les deux groupes. C’est notamment le cas de Bassirou Diomaye Faye, nouvellement au pouvoir au Sénégal, qui avait exprimé sa conviction qu’il était possible de réconcilier la Cédéao et l’AES.