A l’occasion de ses 100 jours à la tête de la Confédération africaine de football (CAF), le sud-africain Patrice Motsepe a publié un communiqué, dans lequel il évoque, à nouveau, une Super League en Afrique.
La Super League serait-elle devenue un projet africain ? Pas réellement. Les présidents et investisseurs des plus grands clubs européens multiplient les plaidoyers pour leur propre compétition d’élite. Cependant, en AFrique, c’est le président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe, qui fait sa marche aux flambeaux. Depuis que l’homme d’affaire sud-africain est à la tête de la CAF, on ne parle plus que de la Super League.
Pour raison, le soutien de Gianni Infantino pour la présidence de la CAF de Motsepe, outre ses bénéfices futurs pour la réélection de l’italo-suisse, est conditionné. A l’occasion des 100 jours de Motsepe à la tête de la CAF, ce dernier a émis un communiqué. Le titre cite « Rendre la CAF plus compétitive et autosuffisante ». Les 100 jours de Motsepe ont été actifs, il a tenu des réunions avec des sponsors, des ministres et des chefs d’Etats. Ainsi donc, Motsepe insiste sur le fait qu’il soit apparu « aux nouveaux dirigeants de la CAF » que « tous avaient une perception médiocre voire négative de la CAF ».
Donc, afin de résoudre ce qui apparait comme un « problème » pour Motsepe, il propose que les événements organisés par la CAF deviennent « de qualité compétitive au niveau mondial ». Ensuite, il développe ce point de vue en parlant de suivre la tentative des clubs européens en « tirant les enseignements de leur échec ».
Quid des échecs de la CAF ? La Super League serait-elle une solution ?
En soi, la perspective de la direction de la CAF, avec Motsepe à sa tête, tourne autour des moyens financiers. Il est vrai que le manque de centres de formation pour les jeunes footballeurs est une lacune du football africain. Il est aussi vrai que le manque d’infrastructures en général, entre autres, nuit à la progression des clubs africains et à la qualité du football sur le continent. Néanmoins, le « problème éthique » mentionné dans le communiqué de la CAF n’est pas uniquement relatif aux moyens à la disposition de l’organigramme footballistique africain.
Dans le cas de la super League, le projet de cette compétition d’élite a été refusé par la plupart des parties prenantes en Europe. La raison est simple. Ôter aux formations émergeantes toute chance de participer à l’éventuelle compétition plus importante est un vrai risque dans ce genre de projets. C’est justement pour cela que seuls les grands clubs militaient en faveur d’une Super League en Europe.
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En Afrique, par contre, aucune équipe n’a réellement parlé de sa volonté de participer au projet de Motsepe. Mais dans la presse nationale en RDC, en Egypte, en Tunisie et dans d’autres pays, les grands clubs africains ont commenté plutôt favorablement sur l’intention de réaliser ce projet. Toutefois, la crainte des équipes africaines serait de ne pas avoir leur mot à dire sur les modalités de la compétition. Alors que du côté européen, c’est plutôt le contraire.
Puis, Motsepe parle, certes, de gains financiers importants. Il n’empêche que même les plus grandes formations africaines se rappellent trop bien les manipulations de Issa Hayatou en marge de la Ligue des Champions Africaine. Et la dette que Motsepe cherche à rembourser pour Infantino ne contribue aucunement à démystifier la crainte que le nouveau patron de la CAF ne ressemble un peu trop au manitou de 1988 à 2017.