La Tunisienne Ons Jabeur est en finale de l’US Open. Ce samedi, elle sera opposée à Iga Świątek pour tenter d’inscrire son nom au palmarès du tournoi américain.
Les fans de tennis qui pensaient que la finale, à Wimbledon, de la Tunisienne Ons Jabeur était un accident vont devoir se faire une raison. Car la tenniswoman vise désormais l’US Open. Au terme d’un match à sens unique (6/1, 6/3), Ons Jabeur s’est défaite de la Française Caroline Garcia. À New York, deux mois après Wimbledon, la Tunisienne peut se mettre à rêver d’un titre du Grand Chelem.
Ons Jabeur l’admet : la finale de Wimbledon était presque une surprise. Cette fois, pas question de laisser place à l’émerveillement : la championne veut inscrire son nom au palmarès de l’US Open. « C’est plus réel, pour être honnête avec vous. À Wimbledon, j’étais en train de vivre un rêve et je n’arrivais pas à y croire », explique à L’Équipe la joueuse qui est consciente d’« avoir confirmé (son) résultat de Wimbledon et que les gens ne soient pas surpris de (la) voir en finale ».
Reste qu’Ons Jabeur ne peut pas échouer sur la dernière marche, comme ce fut le cas à Londres en juillet dernier. « Je sais peut-être mieux ce que je dois faire en finale désormais. Je sais que ça va être très difficile mais je vais devoir faire de mon mieux », annonce-t-elle. Pour cela, il lui faudra « tirer les leçons de toutes les finales » jouées cette années, « et spécialement la dernière, celle de Wimbledon »
« Mon rêve est de voir de plus en plus de joueurs et joueuses d’Afrique jouer »
La Tunisienne sait pourquoi elle a péché sur le gazon anglais… « Là-bas, il y a eu beaucoup d’émotions. Je suis bien rentrée sur le court et dans le premier set mais le deuxième set a été dur ». Cette fois, elle sent mieux la finale de l’US Open. Si, pour elle, « la chose la plus importante est de ne pas avoir de regrets », de « tout donner », rien ne vaudrait un titre en terre américaine.
Celui-ci serait symbolique : si jamais une Africaine n’a atteint la finale du tournoi — ni même les demi-finales, d’ailleurs —, inscrire son nom au palmarès de l’US Open. Aux Africaines et Africains, One Jabeur a tenu à faire passer un message au moment des quarts de finale. « J’espère qu’ils me regardent… Je sais combien d’enfants veulent être ici, a-t-elle affirmé. C’est incroyable ! Ils doivent juste croire en eux et travailler suffisamment dur pour être ici. Mon rêve est de voir de plus en plus de joueurs et joueuses d’Afrique jouer ».
Cette finale d’Ons Jabeur, c’est l’occasion de promouvoir l’Afrique dans un tournoi du Grand Chelem. Mais également de donner au tennis toutes ses lettres de noblesse. Car le tennis est bien loin du football, sur le continent. L’entraîneur français Jacques Hervet, assure « ne pas être certain que beaucoup d’enfants en Afrique se disent en rêvant : ‘Un jour, je voudrais gagner Wimbledon’. Le tennis n’est pas assez ancré dans la culture du continent ».
Effectivement, rappelait Slate, on ne comptait en 2012 que huit Africains et quatre Africaines parmi les 500 premiers des deux classements mondiaux. La finale d’Ons Jabeur est donc un exploit. Une victoire le serait encore plus.