La République démocratique du Congo (RDC) organisera-t-elle des élections en décembre 2023 ? Si Félix Tshisekedi sera candidat à sa propre succession, un report pourrait être envisagé.
Le 20 décembre prochain, les Congolais voteront pour leur président, mais iront également aux urnes pour les élections législatives et provinciales, qui ont lieu en même temps. Félix Tshisekedi, le président sortant, devrait logiquement être candidat à sa propre succession, puisqu’il n’a effectué qu’un seul mandat. Mais déjà, des rumeurs concernant un report des élections courent. « Fatshi », en 2018, avait prévenu après un premier report du scrutin présidentiel qu’il « n’acceptera pas un autre report, même d’un jour ». Cinq ans plus tard, peut-il être celui qui provoquera une crise politique dans le pays ?
Sauf que, cette fois, le pouvoir en place pourrait bien tomber d’accord avec l’opposition. Selon cette dernière, il semble difficile d’organiser des élections impartiales dans les délais, et un report pourrait permettre d’apaiser les tensions électorales. Pour Martin Fayulu, il faut un véritable travail de fond avant d’organiser le scrutin. Les élections seront transparentes à condition que tous les camps « se réunissent autour d’une table pour revoir la loi électorale et réexaminer la composition de la CENI (Commission électorale nationale indépendante, ndlr) et de la Cour constitutionnelle ».
Mais pour la présidence congolaise, la priorité est à la sécurité : les combats entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise n’ont cessé et empêchent le pouvoir congolais de se concentrer sur les échéances électorales. Une situation interne qui a, de facto, provoqué un léger retard dans le processus électoral, notamment au niveau du financement de ce dernier et de son organisation. Les opérations d’enrôlement, entre autres, ont pris énormément de retard. Impensable, pour un grand pays comme la RDC, donc, de penser à organiser des élections générales dans seulement douze mois.
Quel candidat pour le parti de Kabila ?
Reste que, outre le calendrier électoral, plusieurs personnalités sont déjà sur les starting-blocks pour d’éventuelles élections. D’un côté, donc, Félix Tshisekedi veut rempiler. Après une année à la présidence de l’Union africaine, le président congolais se voit mal quitter son poste. Mais plusieurs affaires de corruption et des procès de ses proches ont terni quelque peu son image.
Les opposants comptent évidemment s’engouffrer dans la brèche. Parmi eux, Martin Fayulu, qui estime avoir remporté le scrutin de 2018 et sera opposé à celui à qui il reproche de lui avoir volé la victoire. L’autre candidat emblématique, c’est Moïse Katumbi. Si le candidat de la formation Ensemble pour la République a finalement peu de chance de percer son réservoir de voix, Katumbi a bien annoncé qu’il serait candidat. D’autres devraient suivre, comme Matata Ponyo Mapon ou Adolphe Muzito.
Mais les regards sont aujourd’hui tournés vers un autre camp : celui de Joseph Kabila. La fin de l’alliance entre Tshisekedi et Kabila a forcément relancé les ambitions de l’ancien président congolais. Plutôt silencieux en ce moment, Kabila pourrait préparer son grand retour. Mais lui ne peut y aller et enverra forcément un cadre de son parti. Reste que ce dernier n’a pas encore réuni son congrès.