En Guinée, Les autorités ont confirmé la détection d’un cas du virus de Marburg, une fièvre hémorragique proche d’Ebola.
Le virus de Marburg a fait sa première apparition en Guinée, ont confirmé le gouvernement et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Un premier cas a été détecté à Guéckédou, une ville guinéenne frontalière avec le Libéria et la Sierra Leone. La réaction des agents de santé guinéens a été rapide. Ces derniers croyaient être confrontés à un cas d’Ebola, virus qui était réapparu en juillet mais que le pays à réussi à contenir, mais ils ont découvert, dimanche, qu’il s’agissait du virus de Marburg.
Certes, il ne s’agit pour l’instant que d’un seul cas. La victime, diagnostiquée post-mortem était un jeune homme qui a été en contact avec au moins 155 personnes. Ces derniers « ont été listés et sont suivis quotidiennement », indique un communiqué du ministère guinéen de la Santé. Il n’existe pas de vaccin ou de traitement antiviral pour le virus de Marburg. Tant et si bien qu’il est interdit de le traiter dans les laboratoires. Aussi contagieuse qu’Ebola, cette maladie a présenté des taux de mortalité oscillant entre 24 % et 88 % lors des épidémies précédentes.
Le virus est apparu en Europe pour la première fois en 1967. En Afrique, la première infection de l’Histoire a eu lieu en Ethiopie. A ce jour, le nombre de victimes reste inconnu. Le virus de Marburg a été détecté pour la dernière fois en Afrique en République démocratique du Congo, en 2000. Il avait fait 128 morts. En Ouganda également, mais une seule personne était décédée. Le cas guinéen est en tout cas le premier en Afrique de l’Ouest.
L’@anss_guinee a déjà prouvé son efficacité par le passé en reactivant les procédures sanitaires d’urgence pour contenir les zones affectées par Ebola, espérons qu’il en sera de même pour ce nouveau virus. #MarburgVirus
— Dieretou Diallo Naudé (@dieretou) August 9, 2021
Une pandémie est-elle possible ?
Le virus de Marburg se transmet entre humains par contact avec les liquides corporels. Généralement, c’est après un contact avec certains mammifères — surtout les chauves-souris et certains singes — que le virus se propage chez les humains. Après une période d’incubation de 4 à 10 jours, une forte fièvre, des maux de tête sévères et une hémorragie débutent. Des symptômes très semblables à ceux d’Ebola. Parmi les cas contact de la jeune victime, trois membres de la famille et un agent de santé ont été identifiés comme des personnes à haut risque de contagion.
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Néanmoins, la réaction de la clinique de Guéckédou et des autorités sanitaires en Guinée, en Sierra Leone et au Libéria a été rapide. Une épidémie semble aujourd’hui peu probable. Mais c’est la source de la maladie qui inquiète : si les chauves-souris sont en cause, cela pourrait être un problème plus grave que prévu : non seulement l’animal est très présent en Guinée, mais de larges essaims se trouvent partout dans la région, de l’ouest Ghanéen jusqu’à la Gambie, le long de la côte occidentale d’Afrique de l’Ouest.
La directrice du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique (AFRO), Matshidiso Moeti, affirme travailler « avec les autorités sanitaires pour mettre en œuvre une réponse rapide qui s’appuie sur l’expérience et l’expertise passées de la Guinée dans la gestion d’Ebola, qui se transmet de manière similaire ». En effet, une deuxième vague d’Ebola a tué 12 personnes en Guinée, mais a été maîtrisée début juillet. Pour l’OMS, la menace d’une épidémie de Marburg en Guinée est « élevée » aux niveaux national et régional, mais « faible » au niveau mondial. « Le potentiel de propagation du virus de Marburg signifie que nous devons l’arrêter net », prévient Matshidiso Moeti. Aucun répit, donc, pour les autorités sanitaires guinéennes qui, après Ebola et la Covid-19, tentent d’apporter une réponse rapide à une nouvelle infection.
La #Guinée🇬🇳 confirme un cas de la maladie à virus de #Marburg. C'est la première fois que le Marburg, une maladie hautement virulente qui provoque une fièvre hémorragique, est identifié dans le pays, et en Afrique de l'Ouest. https://t.co/NFZZjC93JJ
— OMS Afrique (@OMS_Afrique) August 9, 2021