Alors que la Guinée assure être prête à accueillir la CAN 2025, la CAF songerait à lui retirer l’organisation de l’événement. Officiellement pour des retards pris dans les travaux.
« Nous ne sommes pas venus pour retirer l’organisation de la CAN à la Guinée, mais pour voir si elle a des propositions pour convaincre la CAF de lui faire confiance ». Les membres de la Confédération africaine de football (CAF) qui se sont rendus à Conakry ont, à leur manière, annoncé qu’il ne comptait plus vraiment sur la Guinée pour organiser la Coupe africaine des nations (CAN) 2025.
Si le Béninois Mathurin de Chacus, membre du Comité exécutif de la CAF, et Véron Monsengo-Omba, secrétaire général, ont affirmer pour trouver « des solutions pour aider » la Guinée, ils semblent tous les deux vouloir rédiger un rapport à charge contre Conakry.
Pourtant, pour Mamadi Doumbouya, le président de la transition depuis le coup d’État de septembre dernier, l’organisation de la CAN est une « priorité nationale ». L’une de ses premières mesures, outre les affaires politiques courantes, avait été de nommer Lansana Bea Diallo, le ministre des Sports, à la tête du Comité d’organisation de la CAN (COCAN).
Cette visite d’inspection ne serait-elle qu’un subterfuge, alors que la décision de la CAF serait en réalité déjà entérinée ? Selon BBC, le 3 juillet dernier, l’instance avait déjà décidé de retirer à la Guinée l’organisation de la CAN. Autrement dit, les dirigeants de la CAF auraient pris une décision politique, qui ne se base pas sur l’état réel d’avancement des travaux.
Le Nigeria et le Bénin sur les starting-blocks
Car si, dans les couloirs de la CAF, on avançait déjà, à l’époque, des retards dans les travaux, l’instance est rarement prompte à modifier ses plans autant en amont. Pour la CAN au Cameroun, la CAF ne s’était posée la question de retirer l’organisation de la CAN à Douala que quelques mois avant la compétition.
Pour la COCAN, qui bénéficie d’un budget de 800 millions d’euros et de l’appui du président de la transition, « des travaux ont été engagés », même si, admet le comité, « depuis que la compétition a été attribuée à la Guinée, certaines choses auraient pu aller plus vite. Mais je pense que nous pouvons tenir les délais, l’État a décidé d’y consacrer des moyens importants ».
Mais déjà, Conakry se prépare à une décision contraire. « Même si la CAF confie la CAN 2025 à un autre pays et décide que la Guinée organisera celle de 2027, les travaux, qui concernent les infrastructures sportives, mais aussi les aéroports, la voirie, les hôpitaux ou l’hôtellerie seront effectués, car cela contribue au développement du pays. Nous pouvons répondre aux exigences du cahier des charges de la CAF. Désormais, nous attendons sa décision », explique le patron de la COCAN qui attend de pied ferme Patrice Motsepe en Guinée.
Comme à chaque fois qu’un pays se voit retirer l’organisation de la CAN, le nom du Maroc surgit. Mais le Nigeria et le Bénin sont également en pole position pour reprendre les choses en main. Reste qu’on ne sait toujours pas si la CAN 2025 aura bien lieu comme prévu en 2026. Avec le report de la CAN en Côte d’Ivoire et la Coupe du monde en Amérique, en 2026, difficile de caser la compétition africaine dans le calendrier.