Depuis plusieurs mois, le sucre a disparu des boutiques gabonaises. La Sucaf et la SETRAG se rejettent la faute de cette pénurie.
À qui la faute ? C’est la question que tout le monde se pose au Gabon, où le sucre a disparu des étals. Pourtant, la Sucaf Gabon avait promis il y a un peu plus d’un mois un retour à la normale rapide. La Sucrerie africaine indiquait alors qu’il y avait un simple problème d’approvisionnement et attendant la saison sèche pour améliorer le transport du sucre vers Libreville notamment. La Sucaf, qui produit 26 000 tonnes de sucre par an, indiquait alors que des problèmes ferroviaire et routiers empêchaient les usines, situées à 700 kilomètres de Libreville, de livrer du sucre dans tout le pays.
Ce que dément la Société d’exploitation du Transgabonais (SETRAG), l’entreprise de transport ferroviaire exploitant le réseau de chemin de fer gabonais.« Nous n’avons pas de stocks de sucre en souffrance, bien au contraire. Nous sommes actuellement en attente de commandes de wagons pour pouvoir acheminer le sucre vers Owendo », affirme le groupe à RFI.
Un imbroglio qui inquiète les populations gabonaises qui ne savent plus qui croire. Car en attendant, la pénurie a donné lieu à une flambée des prix d’un produit dont tout le monde raffole. Le paquet de sucre, autrefois vendu 850 francs CFA, aurait en effet quasiment doublé. Et indirectement, cela touche de nombreuses entreprises, comme les restaurateurs, qui ne peuvent plus proposer de sucre avec le café.
Une situation que la Sucaf Gabon déplore. « La raison secondaire est que certains commerçants profitent de la rareté du produit pour faire de la spéculation. Lorsque nous remontons une centaine ou une cinquantaine de tonnes, certains commerçants n’écoulent pas le produit sur le marché pour ensuite faire de la spéculation en augmentant le prix du sucre », déplore le producteur de sucre qui rejette cette fois la faute sur… l’État.
Car le circuit parallèle fait son beurre sur la vente de sucre. « Ce phénomène, nous ne pouvons pas le combattre car ce n’est pas notre rôle, explique la Sucaf. C’est le rôle de l’administration de veiller à ce qu’il n’y ait pas de spéculation sur le sucre. Nous avons déjà eu l’occasion de le signifier à plusieurs reprises les augmentations constatées sur le sucre ». Et la Sucaf de demander à la DGCC, la Direction générale de la consommation et de le concurrence, de veiller à ce que le prix du sucre reste au prix fixé par l’État.