Comme en 2021, des étudiants congolais inscrits dans des écoles à l’étranger n’ont pas pu effectuer leur rentrée, n’ayant pas réussi à obtenir leur passeport à temps.
Chaque mois de septembre, c’est la même rengaine. L’an dernier déjà, la situation des demandeurs de passeports en République du Congo, et en particulier les étudiants inscrits dans des universités et écoles à l’étranger, n’arrivaient pas à obtenir le fameux sésame. La faute, selon les autorités, à une pénurie de cartons, indispensables à l’établissement des documents. Au grand désespoir des étudiants qui avaient, pour certains d’entre eux, déjà manqué leur rentrée.
Cette année, le phénomène se répète. Selon RFI, en effet, plusieurs dizaines d’étudiants congolais pourraient une nouvelle fois manquer la rentrée académique, ce jeudi 1er septembre. Pourtant, toutes les démarches ont été effectuées du côté des jeunes Congolais, qui ont obtenu leur pré-inscription et, pour la plupart d’entre eux, payé cette rentrée.
Le parcours du combattant
Mais une nouvelle fois, les services d’immigration congolais n’arrivent pas à délivrer à ces futurs étudiants de l’étranger des passeports. La faute, une fois n’est pas coutume, à la pénurie de cartons. Les étudiants campent donc, depuis plusieurs jours, devant l’administration, place de la Préfecture à Brazzaville. La radio panafricaine assure que mardi dernier, ces étudiants ont violemment été dispersés par les forces de police.
Mais il faut dire qu’à la veille du 1er septembre, le stress commençait à monter pour ces étudiants, certains que, sans le fameux passeport, ils ne pourraient plus rallier leurs écoles respectives. Car, selon eux, les écoles publiques n’autorisent pas les dérogations et n’ont laissé qu’une à deux semaines aux étudiants congolais pour se présenter.
Problème : sans passeport, impossible de prendre un rendez-vous dans les chancelleries étrangères pour obtenir un visa.
Une dette non réglée au prestataire ?
A quoi est dû ce problème récurrent de pénurie de cartons ? Les services d’immigration dépendent d’un prestataires et doivent souvent faire face à des ruptures de stocks. L’an dernier, le Premier ministre Anatole Collinet Makosso avait annoncé des retards dans « la production massive des passeports ».
Mais selon le fournisseur, la question n’est pas la rupture d’approvisionnement mais l’absence de paiement de la part des autorités congolaises. Lors de la rentrée 2021, le fournisseur allemand de cartons de passeports estimait à 10 milliards de francs CFA l’ardoise due par le gouvernement. Ce dernier avait alors annoncé avoir déjà avancé la somme de 2 milliards de francs. Le prestataire allemand avait « déploré le comportement des autorités congolaises qui prouvent par ce gros mensonge leur manque de sérieux ».
Faute d’imprimerie nationale performante, le Congo est toujours obligé de faire appel à une entreprise étrangère pour se fournir en cartons de passeports.