La campagne de collecte de parrainages a débuté au Sénégal, où 75 candidats espèrent se présenter lors de la présidentielle de février 2024.
Ils sont plusieurs dizaines à s’être positionnés en tant que candidats à la présidentielle sénégalaise de février prochain. Mais peu auront le droit de participer à la campagne. Les 75 prétendants à la magistrature suprême sont aujourd’hui lancés dans une course contre la montre. Objectif : obtenir les parrainages suffisants pour pouvoir être officiellement investis candidats. La campagne de collecte des parrainages s’est ouverte mercredi dernier, et les équipes des postulants sont sur le pied de guerre pour réunir tous les papiers nécessaires à la validation des candidatures.
Pendant deux mois, les équipes de campagne doivent séduire d’éventuels soutiens dans plusieurs strates de la société : elle ont le choix entre obtenir les soutiens de 0,6 % du fichier électoral ou de la part d’élus — députés, maires et présidents de conseil départemental. Une façon d’éliminer, de facto, les candidatures les moins sérieuses, même si les conditions de candidature sont moins contraignantes depuis la révision constitutionnelle de juillet dernier.
Une flopée d’opposants
Si plusieurs dizaines de candidatures devraient donc être écartées, d’autres, en revanche, devraient passer haut la main le test. Parmi celles-ci, celle de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar, qui a investi le Premier ministre Amadou Bâ. Mais c’est du côté de l’opposition que les regards sont désormais braqués. D’un côté, les anciens soutiens de Macky Sall, à l’instar de Mame Boye Diao, Mahamadou Boun Abdallah Dionne ou encore Souleymane Ndéné Ndiaye, vont tenter de se lancer dans la course à la présidence. De l’autre, des opposants historiques veulent participer à la campagne.
En tête de ceux-ci, Ousmane Sonko, bien sûr. Mais depuis la dissolution des Pastef, son parti, et surtout depuis sa condamnation, Sonko pourrait être frappé d’inéligibilité. Les recherches de parrainage ont cependant commencé et les Pastef font aujourd’hui comme si leur leader était présidentiable, bien que radié des listes électorales.
En cas de confirmation de l’inéligibilité de Sonko, d’autres candidats savent qu’ils peuvent tirer leur épingle du jeu. C’est le cas de Khalifa Sall. Le fondateur du mouvement Taxawu Sénégal, après avoir manqué le rendez-vous de 2019, est officiellement candidat. À la différence de Karim Wade, exilé au Qatar, qui laisse planer le doute quant à sa candidature. Les ex-Premiers ministres Idrissa Seck et Aminata Touré sont eux aussi bien décidés à jouer les trouble-fête.