Le 22 février, un studio kényan a lancé un des rares dessins animés 100 % africains sur YouTube. La série suit les aventures d’une héroïne qui vit dans une Afrique futuriste. La société qui a développé le dessin animé est d’ailleurs composée uniquement de femmes.
La société kényane Kukua, qui emploie uniquement des femmes, a développé un dessin animé pour Youtube Kids & Family. Après treize épisodes déjà diffusés, la série est un carton. Le dessin animé, appelé « Super Sema », suit les aventures d’une héroïne africaine de 10 ans, dans une Afrique futuriste. L’héroïne Sema, pour laquelle Lupita Nyong’o prête sa voix, tente de sauver son village d’un robot.
Lupita Nyong’o est une autrice, réalisatrice et actrice kényane qui avait obtenu l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle en 2014. Vanessa Ford est une actrice et mannequin, elle forme avec Clara Njeru le duo à la tête de la startup qui a travaillé sur ce projet, Kukua.
Dans la série, Sema et MB, son frère jumeau, utilisent leur ingéniosité pour coder des applications, créer de l’énergie à partir des déchets et développer des mondes virtuels, entre autres. Les producteurs espèrent qu’en regardant « Super Sema », les enfants n’apprendront pas seulement les sciences, la technologie, l’ingénierie, les arts et les mathématiques, mais qu’ils seront inspirés pour intégrer ce qu’ils apprennent dans le monde réel.
Tous les enfants ont le pouvoir de changer le monde
Le dessin animé « Super Sema » se démarque parce qu’il met en évidence une rare histoire de superhéroïne africaine et son frère. Les personnages se situent dans un monde différent des stéréotypes habituels : un monde futuriste mais rempli de références traditionnelles kényanes.
De plus, les pouvoirs de Sema ne sont pas magiques, il s’agit d’une personne créative, déterminée et intelligente. La série puise dans une idée simple et élégante, celle que tous les enfants ont le pouvoir de changer le monde pour que ce dernier aille mieux. Cette idée donne de l’espoir à une jeunesse africaine bien trop souvent en proie au désarroi.
La série promeut aussi l’importance des STIM — acronyme de science, technologie, ingénierie et mathématiques. L’héroïne en use souvent pour venir à bout des menaces contre son village. Cela donne aussi une dimension éducationnelle à la série, qui est très adaptée aux enfants de 4 à 12 ans.
« “Super Sema” est un divertissement associé à la motivation et à l’éducation. « Nous construisons l’empire ludo-éducatif de l’Afrique », a déclaré Vanessa Ford. N’empêche, « Super Sema » a eu un succès non négligeable, certains épisodes ayant atteint les 1,3 million de vues sur YouTube.
Alors que le financement de « Super Sema » souligne l’intention de YouTube d’élargir son audience auprès des enfants africains, en présentant des personnages originaux, il contribue également à remédier à la rareté des animations africaines sur les plateformes mondiales.
En 2019, l’animation africaine a reçu un coup de pouce lorsque Netflix a repris sa première série animée originale du continent, « Mama K’s Team 4 », produite par les studios d’animation Triggerfish basés en Afrique du Sud. Et l’année dernière, Disney a annoncé un partenariat avec la fameuse société de médias panafricaine Kugali pour créer une série animée appelée « Iwájú ».