Un camp militaire à Mogadiscio, la capitale de la Somalie, a été secoué par un attentat-suicide meurtrier. Le kamikaze qui se tenait parmi les soldats a fait exploser un engin, prenant la vie de 15 recrues.
Un kamikaze a tué quinze recrues de l’armée somalienne dans la matinée du mardi 15 juin. L’attentat-suicide a eu lieu dans le camp militaire Dhegbodan. Au moins les 15 recrues ont été tuées et 17 personnes sont blessées. « Les blessés ont été atteints par l’explosion à des degrés divers », a déclaré un officier présent sur les lieux.
Il a aussi déclaré : « Les forces de l’ordre ont bouclé le site de l’attentat et les routes qui y mènent. Personne ne peut circuler à part les ambulances pour transporter les blessés ». Selon une source de l’hôpital de Médine : « Plusieurs victimes sont grièvement blessées. Ce qui présage une possible augmentation du nombre des morts ».
Les forces de sécurité blâment le groupe terroriste Harakat al-Chabab al-Moujahidin, communément connu comme « Al-Shabab », pour l’attentat. Selon l’officier de l’armée Mohamed Adan, le kamikaze était déguisé parmi des recrues. Il faisait la ligne devant le camp Dhegobadan lorsque l’explosion s’est produite.
Avec les 15 morts déjà décomptés, l’attentat est le plus meurtrier dans la capitale Mogadiscio depuis décembre 2019. Malgré que des attentats terroristes ont couramment lieu en Somalie, la capitale est considérée relativement en sécurité. La dernière vague de violences qui a touché Mogadiscio a eu lieu lors de la mutinerie d’avril.
Somalie, la terre de toutes les guerres
En avril, des escarmouches entre les soldats mutinés de Hirshabelle et les forces de l’Etat ont fait au moins 6 morts. Cet évènement a eu lieu en marge de la prolongation du mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmaajo.
Le président est ensuite revenu sur ses décisions. Le parlement a aussi annulé la décision de prolongation du mandat. Depuis, le Premier ministre Hussein Roble gouverne le pays et prépare l’élection présidentielle, qui devrait se tenir le mois prochain. Toutefois, cette élection avait été reportée cinq fois en raison de l’insécurité. Ce que cet attentat meurtrier risque d’exacerber.
L’Union africaine (UA) a envoyé l’ancien président du Ghana, John Mahama, afin qu’il assiste le gouvernement de Roble à organiser l’élection. Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, a déclaré qu’il était « très optimiste quant à l’essor du processus démocratique en Somalie ».
Toutefois, les violences en Somalie sont rarement à propos de politique. Le pays connait une guerre perpétuelle entre les clans, pour les terres et le bétail. Souvent, des dizaines de personnes sont massacrées dans les affrontements. De plus, la Somalie a connu une longue crise au sein de ses frontières maritimes. Le groupe terroriste blâmé pour l’attentat de ce matin, Al-Shabab, piratait les navires marchands et kidnappait des dizaines de personnes. Ce n’est qu’après une intervention américano-britannique que la Mer rouge a enfin été libérée de ces terroristes.
Actuellement, le groupe Al-Shabab n’a toujours pas revendiqué l’attaque. Il faut aussi rappeler que la Somalie a rejoint les armées érythréenne et éthiopienne dans le « conflit » du Tigré. Ce dernier s’était transformé en massacre des civils depuis des mois. Il est actuellement considéré comme un génocide sur la base de l’ethnie. L’implication très récente de la Somalie a provoqué une vague d’indignation dans le monde entier.