A la suite d’un weekend chaotique en Afrique du Sud, les manifestations dans le Gauteng et le KZN ne se sont pas calmées, ce matin, au moins deux policiers et quatre manifestants sont morts. L’armée a donc été déployée dans les deux provinces afin d’assister la police.
Depuis le début de la procédure à l’encontre de l’ancien président Jacob Zuma, le feu couve sous les cendres. Depuis le KwaZulu-Natal (KZN), les militants – pro-Zuma – de l’ANC, ainsi qu’un grand nombre de guerriers de sa tribu Zulu se sont mobilisés. Jacob Zuma a donc décidé, la semaine dernière, de se rendre à la police afin de purger sa peine de 15 mois d’emprisonnement pour outrage à la justice.
L’ancien président est aussi en attente de la délibération de la cour sur deux affaires de corruption. Le choix de se livrer qu’il a pris était afin de prévenir les violences en cas d’interpellation. Jacob Zuma avait ignoré à plusieurs reprises les appels à comparaitre devant la cour, ce qui lui a valu la condamnation pour outrage.
Pour ses militants et ses sympathisants, Jacob Zuma reste toutefois un chef historique. Non seulement il est resté fidèle à ses origines zouloues, mais il avait lutté contre l’apartheid aux côtés de Nelson Mandela. Depuis cette époque lointaine, il a évolué dans les sphères du pouvoir, devenant vice-président, et ensuite président. Toutefois, depuis l’élection de l’actuel président Cyril Ramaphosa, les affaires à l’encontre de Zuma ont pris de l’élan. Et avec elles, l’ANC s’est divisé. Au vu des violences meurtrières, la Cour constitutionnelle s’est réunie depuis deux heures, afin d’examiner la suspension de sa peine.
🔴🇿🇦 #SouthAfrica : la situation devient de plus en plus tendue dans le pays. Sur cette vidéo on aperçoit des hommes lourdement armés tirer sur des protestataires. On ignore si ces hommes armés sont de la police sud-africaine. #KZNViolence #ZumaArrest #SouthAfricanLivesMatter pic.twitter.com/Q6sFIiYCFa
— LSI AFRICA (@lsiafrica) July 12, 2021
Des manifestations et le confinement général, la recette du chaos
Les émeutes, de KZN à Johannesburg, ont démarré samedi. Il semble que les tensions n’aient pas été apaisées par l’intervention de Cyril Ramaphosa hier. Quant aux forces de l’ordre, elles ont arrêté une vingtaine de manifestants samedi, et une soixantaine dimanche.
Les manifestations ont vite tourné en émeutes, et plusieurs jeunes casseurs les ont rejointes. Certains ont tiré sur la police, faisant trois blessés hier, dont un a expiré ce matin, et deux morts aujourd’hui. Du côté des civils, cinq au total sont décédés, et des dizaines sont blessés. Parmi les morts, un pilleur a été retrouvés dans les décombres d’un magasin en feu.
Le pillage et les incendies ont repris dès ce matin. Le gouvernement a donc annoncé l’état de siège, qui vient s’ajouter au confinement total décrété la semaine dernière en Afrique du Sud. Des soldats ont rejoint les théâtres des émeutes depuis 10 heures du matin aujourd’hui. Sur les réseaux sociaux, on observe encore des appels à la violence. Des centaines de voitures, chargées d’hommes armés et menaçants, se préparent pour rejoindre Johannesburg.
On fait aussi état d’hommes armés, en habits civils, tirer sur des protestataires. Il est actuellement difficile de distinguer qui est à l’origine des violences. Toutefois, des centaines de magasins ont brûlé, la plupart des routes sont barrées par les manifestants et les quartiers les plus peuplés sont barricadés par la police.
L’Afrique du Sud est déjà sinistrée par un grand nombre de morts de la Covid-19. Le pays est exposé aux violences sur deux fronts. Outre les manifestations pro-Zuma, tournées en émeutes, de manifestations violentes ont lieu au Royaume enclavé d’Eswatini, où des Zoulous sympathisants de Zuma sont très nombreux.
Welcome To South Africa 🇿🇦 # un jour la population congolaise va faire va être révolté. pic.twitter.com/0E0CGrpmGE
— Christivie@ninga (@NingaSarah) July 12, 2021