A trois jours de l’ouverture de la CAN, Samuel Eto’o continue de défendre le football africain. Mais l’ex-footballeur camerounais estime que l’Afrique manque d’idées et de patience.
J-3. La Coupe d’Afrique des nations, dont le report et l’annulation ont été évoqués à de multiples reprises ces derniers mois, aura bel et bien lieu au Cameroun. Lundi dernier, le président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe, qui n’a cessé de mettre la pression au pays hôte, s’est dit « très clair » à propos de l’engagement de l’instance africaine à participer au futur « succès » de la CAN camerounaise. Une sortie pour le moins populiste, alors que la CAF n’a pas réussi à convaincre les clubs européens de libérer tous les Africains sélectionnés pour la compétition.
Motsepe inactif, le Cameroun n’a pu compter que sur les siens pour ne pas voir la CAN lui filer entre les doigts. Et notamment sur un homme. Après avoir tout fait pour que la CAN ne soit pas retirée au Cameroun, il y a quelques jours, Samuel Eto’o, fraîchement élu président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), continue en effet de supporter son pays. Plus habitué à attaquer, Eto’o se plaît désormais à être le défenseur du football africain.
L’ancien Barcelonais multiplie les sorties médiatiques, ces derniers jours. Après avoir donné une interview coup de gueule en demandant pourquoi la CAN devrait être reporté, Eto’o estime que l’« on est en train de nous traiter comme on nous a toujours traités : nous sommes des moins que rien et nous devons toujours subir ». Une attaque en règle contre les Européens, mais également contre certains Africains qui sont, selon lui, « complices » de « cette façon de faire » de la Fédération internationale de football (FIFA).
« Il faut plus que de l’argent, il faut avoir des idées et une vision »
C’est ensuite dans un média anglophone, The Athletic, que Samuel Eto’o a pris la défense du football africain. Après avoir déploré la désunion, affirmant que les Africains sont « importants dans beaucoup de domaines mais nous ne savons pas comment nous assembler », l’ex-Lion indomptable a pointé le problème numéro 1. « Les Africains ont beaucoup de talent, les Européens un peu moins. Mais les Européens ont compris quelque chose : la formation. La formation est la magie de tout succès », estime l’ancien buteur qui déplore le manque de « patience » de la part des instances africaines de football. La formation fait d’ailleurs partie des chantiers auxquels Eto’o compte s’attaquer avec la Fecafoot.
Et cela passe par une vraie politique ambitieuse. « Les Africains doivent savoir s’unir pour le développement du continent », résume Eto’o qui affirme que « les autres ne le feront jamais à notre place. Il est vraiment important que nous le sachions. Vous pouvez voir ce qui se passe dans le monde. Quand le monde vient faire des affaires en Afrique, ils sont heureux. Quand l’Afrique vient en Europe pour obtenir de l’aide, nous n’avons que des problèmes ». En résumé, « pour améliorer les choses, il faut plus que de l’argent, il faut avoir des idées et une vision », selon le président de la Fecafoot.