L’explosion du mont Nyiragongo est une catastrophe qui a frappé Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu. Après le déplacement de 400 000 personnes, la mort de dizaines, et l’annihilation de l’écosystème, la menace d’une 2e explosion guette encore.
Dans la nuit du 22 au 23 mai, une secousse sismique, suivie d’une éruption volcanique, a frappé la région de Goma. Le chef-lieu du Nord-Kivu, la région à l’Est de la République démocratique du Congo est, en effet, surplombée d’un volcan actif, le Nyiragongo. Malgré les tremblements de terre passagers, Goma n’avait pas connu de coulées de lave depuis 2002.
Un retour progressif des réfugiés vers leurs demeures a commencé mercredi. Toutefois, certains ont subi des intoxications des gaz émanant des décombres, au moins 23 personnes sont mortes ainsi. Un deuxième exode a alors commencé vendredi. Les retardataires qui habitent la région périphérique de Goma se sont attardés. Ces derniers ont été réveillés samedi matin avec des tremblements de terre plus violents encore.
Prière de continuer la sensibilisation pour nos compatriotes à Goma. Je sens un peu de lourdeur au niveau de la diaspora sur les réseaux. Pardon ne nous fatiguons pas. Le combat vient de commencer. #SOSGOMA #NYIRAGONGO https://t.co/iJGL0YXXhE pic.twitter.com/cvZJgAYbNM
— Using Beyonce’s Internet (@Penielleee) May 24, 2021
400 000 réfugiés, que fait le gouvernement de la RDC ?
Le gouvernement avait averti, jeudi, que le volcan pourrait éclater à tout moment. La plupart des déplacés se sont dirigés vers la ville de Sake. D’autres ont rejoint la frontière rwandaise. Et certains se réfugient à Bakavu, sur la rive Sud du lac Kivu.
A Bakavu, la situation est relativement gérable. Plusieurs ONG ont installé des tentes, et les familles de la région ont ouvert leurs portes aux réfugiés. A Sake, toutefois, les gens dorment où ils peuvent, sur le bord de la route ou dans les écoles. Plusieurs d’entre eux n’ont pas mangé depuis plusieurs jours. Une mère de famille a déclaré à Reuters : « On nous a dit qu’il y aurait une deuxième éruption et une grosse explosion de gaz ». Elle a continué : « Depuis que nous avons déménagé, nous n’avons reçu aucune aide. Nous sommes affamés ici », a-t-elle déclaré.
Beaucoup de gens à Goma vivaient au jour le jour, c’est une ville où il est difficile de gagner sa vie. Pourtant, beaucoup d’argent y circulait. La ville était une zone stratégique pour le commerce des minerais. Il y avait cependant très peu d’emplois formels et presque aucun soutien de la part du gouvernement. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a déclaré que 400 000 personnes avaient besoin d’aide.
#RDC: Ces parents sont à la recherche de leurs enfants disparus après l’éruption du volcan #Nyiragongo 🇨🇩 juste un retweet pour élargir pic.twitter.com/JqvLAfQW9T
— Samy Sidis (@sidis_samy) May 27, 2021
Des risques d’une autre explosion, Goma en panique
Pour les scientifiques, sismologues, volcanologues et autres, il existe encore deux risques. Le premier surviendrait des fissures provoquées par le mouvement souterrain du magma. Ce qui permettrait une éruption à n’importe quel moment. De plus, les fissures qui donnent un accès à de multiples sources d’oxygène, pour la lave qui coule, causeraient sans doute un effondrement de grande ampleur.
Toutefois, les spécialistes disent que le pire des cas est celui d’une éruption sous le lac voisin. Cela pourrait libérer des centaines de milliers de tonnes de dioxyde de carbone actuellement dissoutes sous l’eau. Le gaz remonterait alors à la surface, formant un nuage invisible qui s’attarderait au raz-le-sol. Cela déplacerait l’oxygène et asphyxierait la vie jusqu’à 20 mètres de hauteur et sur plusieurs kilomètres à la ronde.
Néanmoins, la fréquence et l’intensité des secousses ont diminué au cours des dernières 36 heures, suggérant la baisse des risques. Selon l’Observatoire du Volcan de Goma (OVG), le risque d’une nouvelle éruption est actuellement à 20%. Les autorités congolaises ont rouvert la route principale à l’Ouest de Goma. Certaines personnes ont rejoint la ville dans la journée du samedi. Elles estiment qu’elles mourraient de faim en sortant de la ville. La dernière explosion de Nyiragongo, en 2002, avait tué 250 personnes. La plus meurtrière avait eu lieu en 1977, tuant plus de 700 personnes. Une partie non-négligeable des morts était causée par la faim dans les rangs des personnes déplacées.
Bonjour/bonsoir cher amis
Il y a 19 ans, le volcan Nyiragongo était encore en éruption. Voici donc Goma, ville meurtrie, ville martyre. Le volcan Nyiragongo a balafré la cité de ses laves fluides et incandescentes, de ses scories fumantes puis refroidies. pic.twitter.com/FeUpZFXpfr— 🌺🇨🇩 (@Chloe__landu) May 27, 2021