Une opération maritime avec des volontaires, au large de la baie de Palma, dans la province de Cabo Delgado au Mozambique, a permis d’évacuer 1 350 otages détenus par le groupe Ansar al-Sunna, qui a pris la ville mercredi.
Pétroliers, remorqueurs, ferries et yachts… De nombreuses embarcations ont afflué vers la baie de Palma ce mardi 30 mars afin de continuer à transporter les réfugiés vers le port de Pamba, où ils seront hors d’atteinte des groupes armés.
L’attaque de Palma a fait des dizaines de morts et des milliers de réfugiés depuis mercredi. Le groupe terroriste Etat islamique a revendiqué l’attaque, selon plusieurs agences de presse.
La fin d’un cauchemar, mais pas pour tout le monde
Pour les civils sauvés, c’est la fin d’un cauchemar. Destination le port de Pemba, la capitale de Cabo Delgado, à 230 km au sud de Palma. Beaucoup continueront leur voyage vers Maputo puis vers leurs pays d’origine.
Cet exode a commencé le samedi 27 mars, quatrième jour de l’occupation de la ville, port stratégique pour l’industrie de gaz dans la région. Il semble que l’évacuation se poursuive encore. Selon la chaîne de télévision sud-africaine SABC, de nombreux réfugiés attendent encore d’être transportés.
Le porte-parole du ministère mozambicain de la Défense, le colonel Omar Saranga, a déclaré aux journalistes locaux lors d’une conférence de presse dimanche soir que des dizaines de Mozambicains avaient été tués dans les combats. On sait qu’une quarantaine de blessés ont été soignés à l’hôpital de Pemba mais le nombre exact de décès reste inconnu. Un grand nombre d’entre eux ont été tués par des terroristes qui ont tiré sur les maisons sans distinction.
Des sources sécuritaires ont rapporté des informations de la police mozambicaine locale au journal sud-africain Daily Maverick. Les groupes armés qui ont attaqué Palma étaient bien équipés. Parmi eux se trouvaient plusieurs individus à la peau claire ou blanche, laissant penser que des étrangers ont rejoint les rangs de l’insurrection.
Nyusi dans l’œil du cyclone
Alors que Palma est assiégée, la société civile mozambicaine attaque le président, Filipe Nyusi. Adriano Nuvunga, l’activiste et l’ex-directeur du Centre pour l’intégrité publique (CIP) accuse : « La situation à Palma est dramatique et catastrophique. Le silence de Nyusi doit être interprété comme un échec sur le terrain ».
Seulement voilà, la revendication de Daech ne suffit pas, à elle seule, à déterminer avec certitude que les meurtres civils de Palma ont tous été perpétrés par Ansar al-Sunna. Quant aux réfugiés secourus, ils ont déclaré aux médias que les milices du groupe terroriste avaient surtout attaqué les points de stockage de nourriture. Le manque d’informations a été un grand obstacle à la résolution du conflit à Cabo Delgado, ainsi qu’à l’arrivée de l’aide humanitaire dans la région.
Et l’initiative #Hope4Palma (« Espoir pour Palma ») est née, une initiative lancée par des volontaires anonymes du Mozambique. L’objectif est d’obtenir et de diffuser des informations réelles et documentées sur les évènements à Palma, mais aussi de rassembler des informations sur les réfugiés perdus dont les familles ont déjà été secourues.
#HOPE4PALMA pic.twitter.com/U2lgGzCBaF
— Wilker Dias🇲🇿 (@wilkerDias13) March 27, 2021