Passée inaperçue, la modification des statuts de la Confédération africaine de football empêche une potentielle adhésion des pays non reconnus par les Nations unies.
« Nous entrons de plain-pied dans la légalité internationale ! » Premier vice-président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Hamza El Hajoui commentait il y a quelques jours dans la presse du royaume chérifien l’amendement de l’article 4 des statuts de la Confédération africaine de football (CAF).
Le vendredi 12 mars, la CAF a en effet décidé de modifier ses statuts. Le membre de la FRMF assure qu’« aucun Etat non membre de l’ONU ne peut siéger au sein d’une instance internationale à caractère culturel, sportif ou autres ». Et qu’il est donc normal que, lors de la 43e Assemblée générale ordinaire et élective de la CAF, la Confédération ait décidé de limiter les adhésions aux pays reconnus par les Nations unies.
Jusque là, l’article 4 des statuts de la CAF stipulait que « la Confédération Africaine de Football est ouverte à toutes candidatures d’associations nationales africaines comme représentants officiels gérant le football dans leurs pays respectifs ». Sans toutefois préciser si les pays concernés devaient ou non être reconnus par l’ONU.
La RASD, Zanzibar et le Somaliland out
Une lueur d’espoir pour la République arabe sahraouie démocratique (RASD), qui caressait le doux rêve, soutenue par l’Algérie, de devenir membre à part entière de la CAF dans les années à venir. Autant dire que la nouvelle règle d’adhésion à la CAF a été largement commentée au Maroc, où l’on se félicite que soit exclue, de facto, la « fantomatique » RASD, ou en Algérie, où la presse parle de « résolution de la honte ». Outre la RASD, l’amendement des statuts de la CAF bloque une possible adhésion de Zanzibar ou encore du Somaliland.
Pour le Maroc, ce vote a en tout cas été le point d’orgue d’une longue opération de lobbying. Le royaume a œuvré en coulisse, les semaines précédant l’élection du président de la CAF, pour aider les différents candidats à s’entendre sur un vote consensuel en faveur du Sud-Africain Patrice Motsepe. Une opération de conciliation entre Sénégal, Mauritanie et Côte d’Ivoire qui a débouché sur un accord.
L’amendement de l’article 4 des statuts de la Confédération africaine de football semble être un cadeau de remerciement au Maroc pour son rôle joué au cours de la campagne. Même si, précise la FRMF, « cette proposition, élaborée depuis longtemps, a déjà été évoquée depuis 3 ou 4 ans ». Second cadeau fait au Maroc lors de cette assemblée générale : l’élection de Fouzi Lekjaa comme membre du Conseil de la FIFA.