Après avoir suspendu les opérations conjointes avec l’armée malienne, le président français Emmanuel Macron annoncera lors d’une conférence de presse, aujourd’hui, un plan de retrait des forces Barkhane.
Après avoir menacé plusieurs fois de retirer les forces françaises Barkhane, Emmanuel Macron fera une annonce aujourd’hui lors d’une conférence de presse à l’Elysée. Selon des sources proches du dossier, la procédure concernera le Mali, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et la Mauritanie.
Des rumeurs suggèrent que la fermeture des bases françaises au Mali commencera début 2022. D’abord, le plan de Macron viserait une réduction de 2500 soldats, d’ici début 2023. Avant, un retrait important aura lieu avant février 2022. Cette décision concernera surtout le Mali, qui organise son élection présidentielle à cette date. La plupart des soldats de Barkhane sont installés dans les points militaires français sur le territoire malien. Depuis quelques jours, les médias ont relayé des mouvements suspects dans les rangs de Barkhane.
Macron avait mené une offensive diplomatique contre le nouveau président malien Assimi Goïta. Le président français a aussi fait pression sur les instances financières pour suspendre leurs financements du Mali.
France Invasion in Africa under disguise of War on Terror#France, the former colonial power, has more than 5,000 troops deployed under Barkhane which is led by France alongside the G5 #Sahel countries. pic.twitter.com/7stcxHAiqJ
— GPAN (@AfricaRepublic) June 8, 2021
Paris vexé par l’investiture d’Assimi Goïta comme président du Mali ?
Emmanuel Macron avait qualifié la prise de pouvoir d’Assimi Goïta de « coup d’Etat dans le coup d’Etat ». Aussi, Il avait déclaré que le Mali était « ouvert à l’islamisme radical ». Avant d’annoncer : « Si cela va dans ce sens, je me retirerai ». Puis, il a insisté auprès des chefs d’Etats de la CEDEAO, pour que Goïta soit soumis à des sanctions.
Toutefois, Emmanuel Macron procèdera finalement à une mesure plus draconienne. le président français avait cependant déclaré : « Des exigences et des lignes rouges ont été posées par la CEDEAO et par l’UA. Il revient aux autorités maliennes d’y répondre rapidement ».
Pourtant, une réunion du conseil français de Défense et de Sécurité nationale (CDSN) a été tenue hier. Où Emmanuel Macron a abordé la situation malienne. Aujourd’hui, la ministre française des Armées, Florence Parly s’est réunie avec son homologue allemande pour discuter du Sahel.
Néanmoins, l’annonce de réduction des troupes ressemblerait à une réaction à l’investiture d’Assimi Goïta comme président du Mali. Lundi, le jeune colonel a prêté serment. Il a aussi nommé Choguel Maïga, le chef du M5-RFP, en tant que Premier ministre. Le nouveau président a reçu, mardi, une nouvelle délégation de la CEDEAO. Il semble donc que l’Etat malien se rattrape au niveau diplomatique dans la sous-région.
Face à cette nouvelle légitimité qu’Assimi Goïta revendique, Macron chercherait donc un moyen de faire pression sur l’Etat Malien. Cependant, il reste à connaitre les modalités de ce retrait. La France réussira-t-elle à intimider Bamako ?
Ahead of expected French announcement of troops #reduction in Sahel, @OlivierR_Bel reminds us that beyond numbers, the more interesting point is the trajectory of the mission. Will this simply be Barkhane-light or Barkhane 2.0? https://t.co/TNSXAEwDda
— Petr Tůma (@PetrVTuma) June 10, 2021