Le président de RDC, Félix Tshisekedi, est l’un des grands absents du One Forest Summit qui s’ouvre aujourd’hui au Gabon. Pourquoi le chef de l’État a-t-il refusé de se rendre à Libreville ?
Protéger la forêt tropicale. Voilà la promesse du One Forest Summit, qui débute ce mercredi 1er mars au Gabon. Des annonces devraient sortir de ce sommet, mais l’événement sera-t-il aussi probant qu’on l’espère ? Rien n’est moins sûr. D’autant que deux invités manqueront à l’appel, et non des moindres : les présidents congolais et brésilien, Félix Tshisekedi, et Lula, n’ont en effet pas fait le voyage vers Libreville. Et cela a de quoi choquer : ces deux pays sont ceux qui possèdent le plus de forêts tropicales.
Le président de République démocratique du Congo (RDC) a-t-il voulu éviter de croiser son homologue rwandais, avec lequel il est en indélicatesse diplomatique ? Si tel est le cas, l’excuse n’est plus valable depuis que l’on sait que Paul Kagame a décidé de ne pas faire le déplacement, préférant missionner ses ministres des Affaires étrangères et de l’Environnement.
Alors, comment expliquer l’absence de Félix Tshisekedi ? Le chef de l’État congolais a décidé d’envoyer au Gabon son Premier ministre, Sama Lukonde Kyenge, et la vice-Première ministre chargée de l’Environnement. Une façon de montrer que l’environnement n’est plus sa priorité ? Si, lors de la COP 26, la RDC avait pris des mesures contre la déforestation, en juillet dernier, la RDC avait décidé de vendre des parcelles du Bassin du Congo aux compagnies pétrolières. « Notre priorité n’est pas sa sauver la planète », lâchait alors Tosi Mpanu Mpanu, ambassadeur et expert en développement durable, qui indiquait vouloir privilégier les réformes économiques aux réformes de lutte contre le réchauffement climatique.
Des annonces non suivies d’effets
L’inaction de Félix Tshisekedi n’est pas nouvelle. Il y a deux ans déjà, Greenpeace s’étonnait du manque d’ambitions du président congolais. L’ONG affirmait avoir « un sentiment d’absence d’une coordination des différentes réformes en cours en République démocratique du Congo » et s’étonnait que, malgré « l’ambition émise par le président Tshisekedi au One Planet Summit de passer de 14 % d’aires protégées à 17 % du territoire nationale », à ce jour, « rien n’a été fait pour répondre à cette volonté politique ».
Pour Greenpeace, la réforme du Congo sur l’aménagement du territoire était « gérée de manière unilatérale par le ministre chargé de l’aménagement du territoire » et continuait « d’ignorer les points de vue de la société civile congolaise, alors qu’ils représentent une contribution importante et déterminante pour la prise en compte des besoins de tous et la réussite de cette ambition ».
Reste désormais à savoir quelles annonces seront faites à Libreville et si ce One Forest Summit permettra de prendre des mesures réelles pour sauver les forêts tropicales du Bassin du Congo. L’absence de Félix Tshisekedi est en tout cas un mauvais signal envoyé aux organisateurs du sommet.