À cause de l’insécurité dans la région du Tillabéri, près de 80 000 élèves nigériens ont vu leur école être fermée. Un phénomène que n’arrive pas à endiguer l’État du Niger.
Le ministre nigérien de l’Éducation nationale, Ibrahim Natatou, a annoncé la semaine dernière que « 921 établissements d’enseignement primaire et secondaire ont été contraints de fermer en mai dernier en raison de l’insécurité dans la région du Tillabéri », dans l’ouest du Niger. Cette zone des Trois frontières est touchée par le terrorisme. Et les premières victimes en sont donc les jeunes Nigériens, puisque sur les 921 écoles, 891 sont des établissements du primaire.
Un échec de la part de l’État : ces fermetures concerneraient près de 80 000 élèves, soit près d’un sur cinq. La région du Tillabéri est sans aucun doute la plus touchée, même si celles de Diffa, de Maradi et de Tahoua sont également menacées.
Si l’État nigérien assure déployer des écoles d’accueil, des centres de regroupement ou encore des cantines d’urgence, difficile de faire venir les jeunes élèves de façon normale à l’école. Le Syndicat national des enseignants du Niger craint des déscolarisations massives.
Le groupement syndical s’inquiète également pour la sécurité des enseignants qui donnent toujours cours. Il réclame un nombre accru de patrouilles militaires et plus de fonds, des aménagement des programmes et des emplois du temps.
Si les fermetures d’écoles sont une conséquence du terrorisme, elles sont aussi sciemment visées par les combattants. Au Mali, plusieurs attaques terroristes ont eu lieu contre des écoles, les terroristes brûlant les cahiers et les manuels. Au Burkina Faso, le même type d’attaque a parfois lieu.
En 2017, SOS Enfants de l’Unicef indiquait que « l’intensification des attaques et des menaces de violence contre les écoles, les élèves et les enseignants dans la région ont forcé plus de 1,9 million d’enfants à abandonner l’école ».
À l’époque, poursuivait l’organisation, dans les pays du Sahel central — Burkina Faso, Mali et Niger —, les fermetures d’écoles attribuables aux attaques et aux menaces de violence avaient sextuplé en deux ans à peine.