L’Algérie est candidate à l’accueil de la CAN 2025, dont l’organisation a été retirée à la Guinée. Le Maroc pourrait jouer les trouble-fête.
Après que la Confédération africaine de football (CAF) a décidé de retirer à la Guinée l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2025, Patrice Motsepe et les dirigeants de l’instance sont désormais à la recherche d’un nouveau pays hôte. Conakry peste toujours contre la CAF, estimant avoir été victime d’une décision injuste alors que Mamadi Doumbouya, le président de la transition, avait fait de cette compétition « une priorité nationale ». Mais le président sud-africain des instances du football avait déjà pris sa décision il y a plusieurs semaines. Officiellement parce que la Guinée est en retard dans le lancement de projets d’infrastructures.
En coulisse, Motsepe avait d’ailleurs déjà prévenu d’autres fédérations nationales. Notamment celle d’Algérie. Le patron de la CAF a en effet demandé à Alger de se mettre sur les starting-blocks et de postuler pour devenir organisatrice de la CAN. L’Algérie s’est donc officiellement portée candidate le 6 octobre dernier, espérant accueillir la compétition phare de l’Afrique deux ans après le Championnat d’Afrique des nations (CHAN), qui aura lieu dans quelques mois en Algérie. Nul doute que, au vu des discussions entre Patrice Motsepe et le ministre algérien de la Jeunesse et des Sports Abderrazak Sebgag, Alger a de grandes chances de voir sa candidature aboutir.
La CAF prend le temps de la réflexion
Mais la CAF prendra — et c’est plutôt étonnant, tant le temps presse — son temps. L’instance n’en est qu’au début de sa réflexion, a prévenu Véron Mosengo-Omba, secrétaire général de l’instance, interrogé par Jeune Afrique. « Nous allons très rapidement définir un processus et fixer une date limite de dépôt des candidatures, puis une autre pour annoncer le nom du pays qui accueillera le tournoi, indique-t-il. Tout devrait être décidé fin 2022 ou début 2023 ».
En cas de CAN 2025 en Algérie, on ne le saura donc qu’au moment du CHAN. Mais Alger tient la corde, puisque le pays dispose d’infrastructures et surtout d’une certaine expérience en la matière, après avoir accueilli l’été dernier les Jeux méditerranéens à Oran. Plusieurs enceintes ont été rénovées à travers tout le pays et les stades sont donc en capacité d’accueillir les matches du CHAN et de la CAN.
Mais à chaque changement ou menace de changement de pays hôte, le Maroc fait également toujours son apparition. Le royaume pourrait, après avoir lorgné sur la CAN camerounaise, lui aussi annoncer sa candidature. Et force est de constater que si c’est le cas, la bataille entre Alger et Rabat sera rude. Depuis qu’il a refusé d’accueillir la CAN 2015, à cause d’Ebola, le Maroc tente de faire revenir la CAN à la maison. Sans succès.
Enfin, d’autres pays sont également en phase de réflexion pour se positionner. Parmi eux, l’Afrique du Sud, seul pays à avoir accueilli une Coupe du monde et surtout pays du président de la CAF, mais aussi le Nigeria. Un consortium de pays pourrait également être choisi. La CAF se donne le temps de la réflexion car, au-delà du football, l’organisation de la CAN représente un acte politique important.