Dans la nuit de mardi à mercredi, des coups de feu ont retenti dans le quartier du palais présidentiel à Niamey. Le gouvernement affirme avoir déjoué une tentative de putsch, à seulement deux jours de l’investiture officielle de Mohamed Bazoum.
« Tout est maintenant sous contrôle ». Le porte-parole du gouvernement nigérien s’est, mercredi, voulu rassurant. Il a cependant confirmé que les coups de feu d’artillerie lourde qui avaient été entendus à Niamey la veille annonçaient effectivement une tentative de coup d’Etat, déjouée. Le gouvernement n’a, pour le moment, pas donné plus de détails sur les hommes armés arrêtés ou la faction des forces de sécurité à l’origine de la tentative.
« Plusieurs personnes en lien avec cette tentative de coup d’Etat ont été interpelées et d’autres activement recherchées. Le gouvernement condamne cet acte lâche et rétrograde, voulant mettre en péril la démocratie et l’Etat de droit dans lequel notre pays s’est résolument engagé, comme l’attestent les dernières élections démocratiques, libres et transparentes ; saluées par l’ensemble de la communauté nationale et internationale », a déclaré Zakaria Abdourahmane à la radio publique.
Hommes en treillis militaires lourdement armés
Cette tentative de coup d’Etat intervient à deux jours de l’investiture du président Mohamed Bazoum, dont la victoire a été confirmée par la Cour constitutionnelle le 21 mars. Les différentes étapes de l’élection présidentielle ont été ponctuées par des attentats terroristes. Et Bazoum, ex-ministre de l’Intérieur en désarroi, n’arrive plus à sécuriser le pays. Tant et si bien qu’il a appelé les forces françaises de Barkhane à prolonger leur séjour au Niger, lors d’un entretien télévisé pour RFI et France 24 le 29 mars.
Dans la nuit du 30 au 31 mars, vers 3 heures du matin, des hommes en treillis militaires, armés de fusils d’assaut et de mitraillettes lourdes de calibre 50, ont pris d’assaut le quartier du palais présidentiel à Niamey et les quartiers voisins du centre-ville, Plateau et Yantala.
Pendant ce temps, sept ambassades dont les sièges se trouvent à Niamey ont déclaré qu’elles seraient fermées jusqu’à nouvel ordre. Les services consulaires sont suspendus et tout le personnel est invité à rester à la maison. Dans un communiqué, l’ambassade américaine prévient qu’il pourrait y avoir une augmentation de la présence policière et des retards de circulation sur les routes principales.
Un rassemblement de l’opposition était prévu dans la journée de mercredi, pour contester une nouvelle fois la victoire de Mohamed Bazoum. Durant le mois de mars, plus de 300 civils nigériens ont été tués par les groupes terroristes dans une série d’attentats à l’ouest du pays.