Pressenti pour prendre la suite de son père, « Teodorín » Obiang devra attendre : le président de Guinée équatoriale va sans aucun doute briguer un sixième mandat.
Son heure attendra. Le fils de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, connu sous le sobriquet de « Teodorín », espérait sans doute briguer le pouvoir en 2023. Le président de la Guinée équatoriale comptait en effet laisser son fils se présenter, avant de changer d’avis.
Obiang va être désigné candidat à un nouveau mandat à la tête du pays par le Congrès de son parti, mardi 23 novembre. Il postulerait alors pour un sixième mandat, à l’occasion de l’élection présidentielle prévue en 2023. Vice-président, « Teodorín » avait, en début d’année, la certitude d’être adoubé par son père. En octobre dernier, la tendance était plutôt favorable à un sixième mandat pour Obiang, mais son fils espérait encore inverser la tendance.
Finalement, c’est bien le président qui va être désigné candidat par son parti, le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE). Le recordman, tous pays dans le monde confondus, de longévité d’un chef d’Etat — 42 ans pour le moment —se succédera à lui-même. La faute aux affaires judiciaires qui touchent Teodoro Nguema Obiang Mangue. Selon nos informations, en juillet dernier, « Teodorín » avait fait appel à plusieurs agences de communication pour tenter de redorer son image et tenter d’obtenir le fameux sésame de candidat du parti au pouvoir.
Agustin Nze Nfumu, vice-président du PDGE, a décidé de couper court au suspense il y a quelques jours en affirmant que Teodoro Obiang était « l’homme de la situation » et que l’expérience du président serait un atout pour le parti. Comprenez : le fils et vice-président est encore trop jeune et incontrôlable pour espérer briguer le poste de chef de l’Etat. Et ce malgré l’omnipotence de « Teodorín » dans les affaires internes de la Guinée équatoriale.
L’opposition ne veut plus des Obiang
Quarante-deux ans après le coup d’Etat qui a amené Obiang au pouvoir, la Guinée équatoriale restera donc entre les mains du patriarche. Le dauphin devra attendre. Mais combien de temps ? Si le président va au bout de son prochain mandat, la prochaine présidentielle n’aura lieu qu’en 2030. « Teodorín » sera alors âgé de 61 ans. D’ici là, tout peut encore se passer.
Car ce riche pays pétrolier laisse, sur le bord du chemin, la plupart des citoyens. Le bilan social et économique de la dynastie Obiang est catastrophique. Le président aura beau préparer son héritier, la famille est décriée autant en Guinée équatoriale que sur la scène internationale, avec une diplomatie à bout de souffle. La condamnation à trois ans de prison avec sursis, à 30 millions d’euros d’amende et à un gel des bien du fils Obiang ont passablement énervé le chef de l’Etat.
Du côté de l’opposition, c’est en coulisse que se prépare la riposte. Pour la plupart exilés, les opposants historiques, à l’instar de Salomon Abeso Ndong, de la Coalition d’opposition pour la restauration d’un État démocratique (Cored), tentent de faire valoir leur légitimité à l’international. Ce dernier fait pression sur l’Elysée pour boycotter le régime équato-guinéen. Parmi les revendications de l’opposition : le départ des Obiang du pouvoir, la tenue d’un dialogue national sous l’égide de l’ONU et une modification constitutionnelle pour limiter le nombre de mandats à deux. Du côté d’Obiang, le PDGE est déterminé à aller au bout, quoi qu’il arrive.