Le gouvernement de la Guinée équatoriale a confirmé être en pourparlers avec les États-Unis concernant la possibilité d’accueillir des migrants africains expulsés du territoire américain.
Cette annonce intervient dans le cadre d’une initiative plus large de l’administration Trump visant à établir des accords avec divers pays pour la relocalisation de migrants en situation irrégulière.
Des discussions en cours, sans accord finalisé
Le vice-président équato-guinéen, Teodoro Nguema Obiang Mangue, a déclaré sur le réseau social X (anciennement Twitter) : “Je confirme qu’il y a eu une conversation dans laquelle les États-Unis ont exprimé leurs intentions, mais rien n’a abouti concernant l’expulsion de migrants vers notre pays.”
Il a précisé que, bien qu’un accord soit envisageable, la Guinée équatoriale se réserve le droit de sélectionner les personnes qu’elle pourrait accueillir, en excluant notamment celles ayant un casier judiciaire.
Les conditions posées par Malabo
Dans le cadre de ces discussions, le gouvernement équato-guinéen a exprimé certaines attentes. Il souhaite que l’administration américaine prenne en charge les frais de logement et de subsistance des migrants expulsés. De plus, Malabo demande des investissements dans des programmes locaux visant à faciliter la réintégration sociale des personnes concernées.
Réactions et préoccupations locales
Cette perspective a suscité des réactions mitigées au sein de la population équato-guinéenne. Certains habitants expriment des inquiétudes quant à l’accueil de migrants potentiellement criminels. Le vice-président a tenté de rassurer en affirmant que seules les personnes sans antécédents judiciaires seraient considérées pour un éventuel accueil.
Par ailleurs, des critiques ont émergé concernant la politique migratoire actuelle du pays. Des organisations et médias, tels que Radio Macuto, ont souligné une contradiction entre la volonté d’accueillir des migrants expulsés des États-Unis et les expulsions récentes de migrants subsahariens vivant en Guinée équatoriale depuis des années. En avril, plus de 200 Camerounais auraient été expulsés, provoquant des tensions diplomatiques avec Yaoundé.
Une stratégie américaine plus large
Les discussions avec la Guinée équatoriale s’inscrivent dans une stratégie plus vaste de l’administration Trump visant à établir des accords avec plusieurs pays pour la relocalisation de migrants. Des pays comme l’Angola, le Bénin, le Rwanda et le Salvador ont également été approchés. Ces initiatives visent à surmonter les obstacles liés au refus de certains pays d’origine d’accepter le retour de leurs ressortissants.
Bien qu’aucun accord n’ait été finalisé entre la Guinée équatoriale et les États-Unis, ces discussions soulèvent des questions importantes sur la gestion des migrations internationales, la souveraineté des États et le respect des droits des migrants. La situation met en lumière les défis auxquels sont confrontés les pays africains dans le contexte des politiques migratoires des grandes puissances.
La suite des négociations entre Malabo et Washington sera scrutée de près, tant pour ses implications sur les relations bilatérales que pour son impact potentiel sur les politiques migratoires en Afrique.