Le Maroc, qui a annulé sa participation au CHAN après des retards logistiques, sur fond de brouille avec l’Algérie, participera bien au championnat continental.
Le 7 février 2021, la sélection marocaine venait à bout du Mali sur le score de 2 buts à 0, sur la pelouse du Stade Ahmadou-Ahidjo, à Yaoundé au Cameroun. Le Championnat d’Afrique des nations de football (CHAN), c’est un peu la répétition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Mais surtout l’occasion, pour les pays, de montrer leurs efforts faits en matière de formation. Car le CHAN, à la différence de la CAN, regroupe des sélections africaines exclusivement composées de joueurs évoluant dans un club de leur pays.
Le CHAN 2020, tout d’abord délocalisé, de l’Éthiopie au Cameroun, puis reporté à cause de la pandémie de Coronavirus, a été rocambolesque. Celui qui débute aujourd’hui le sera encore bien plus. La pré-compétition aura en effet apporté son lot d’intrigues. Et fait ressortir la rivalité entre l’Algérie et le Maroc.
Imbroglio administratif
C’est l’Algérie qui est le pays hôte de la compétition. Côté infrastructure, Alger, qui se pose en candidat sérieux pour accueillir la CAN 2025 en lieu et place de la Guinée, à qui l’organisation du tournoi a été retirée, lance en effet le CHAN dans son magnifique stade Nelson Mandela, à Baraki, tout juste inauguré par le président Abdelmadjid Tebboune. Mais ce n’est pas de ce côté-là que la polémique est arrivée…
Le Maroc devait être le grand favori du CHAN, après deux victoires d’affilée. Or, cette année, les Lions de l’Atlas ont annoncé ne pas vouloir jouer la compétition, indiquait hier la Fédération royale marocaine de football (FRMF), dans un communiqué. « La sélection marocaine n’est pas en mesure de faire le déplacement à Constantine, en Algérie », explique, de façon laconique, le document. Et la FRMF de préciser que « l’autorisation définitive de son vol Royal Air Maroc (RAM), transporteur officiel des équipes marocaines de football, de Rabat vers Constantine n’a pas été confirmée ».
On sait qu’entre Alger et Rabat, la crise diplomatique débutée en août 2021 a eu des conséquences sur les liaisons aériennes entre les deux pays. L’espace aérien algérien a été interdit aux avions marocains. La RAM n’était donc plus la bienvenue à Alger. Or, la FRMF n’a pas voulu changer ses habitudes et a donc gardé son transporteur habituel.
Le Maroc a-t-il sauté sur l’occasion ?
Le Maroc a-t-il trop rapidement annoncé son retrait de la compétition ? Un mois après des rumeurs de boycott de la part du royaume, cela ressemble à un coup de communication. L’Algérie aurait-elle pu faire un geste plus rapidement ? Ou la CAF est-elle fautive ? La Confédération africaine de football avait, selon des sources proches de la FRMF, obtenu une « autorisation de principe » pour ce vol. Mais Alger a tardé à donner son feu vert. L’autorisation du vol de la RAM n’a donc, dans les faits, pas été refusée. Mais Rabat a préféré se baser sur le retard algérien et annoncer sa non-participation à la compétition.
La FRMF en veut à Alger, mais surtout à la CAF, qui n’a pas non plus, confirmé de son côté, l’autorisation du vol de la RAM en provenance de Rabat, qui devait atterrir à Constantine. Mais depuis, tout semble rentrer dans l’ordre…
Côté sportif, plusieurs grandes nations du football — la Tunisie et l’Egypte — avaient déjà annoncé ne pas vouloir participer au CHAN, à cause d’un calendrier surchargé et, surtout, transmis trop tard par la CAF. Et le Cameroun et la Libye avaient indiqué ne pas être certains de se rendre sur place. Le CHAN ne pouvait pas avoir lieu sans le Maroc, tenant du titre. Le ministère marocain des Affaires étrangères a, dans la soirée de jeudi, assuré que ses joueurs partiraient une fois l’autorisation de vol obtenue.