A la suite de l’emprisonnement de l’ancien président sud-africain, Jacob Zuma, mercredi 7 juillet, le calme de ses militants n’a pas duré. Pour des incendies et des pillages, au moins 62 personnes ont été arrêtées.
L’ancien président d’Afrique du Sud, Jacob Zuma, s’était rendu à la police le 7 juillet. Condamné à 15 mois de prison ferme pour outrage à la justice, ses militants et des guerriers tribaux zoulous voulaient initialement empêcher son arrestation. La reddition de Zuma devait pourtant être un geste d’apaisement, l’Etat et l’ancien président lui-même voulant éviter les violences.
Toutefois, depuis samedi, des émeutes ont éclaté. Au Gauteng et dans le KwaZulu-Natal (KZN), des milliers de manifestants se sont mobilisés. Demandant la libération de Zuma, ils ont bloqué des routes et brûlé des pneus en signe de protestation. Les forces de l’ordre sont intervenues, et les militants ont été dispersés, une vingtaine ont été arrêtés.
Hier, la violence est montée d’un cran, le nombre des manifestants aussi. A Johannesburg, les marches ont évolué en émeutes. De jeunes protestataires ont pillé et incendié des magasins. « Au moins 62 personnes ont été arrêtées », a annoncé dimanche la police sud-africaine. Trois policiers ont été gravement blessés – par balles – en tentant d’arrêter les pillards. Un homme est mort, son corps a été retrouvé dans un magasin incendié. La police « enquête sur les circonstances », a-t-elle déclaré.
🇿🇦🚨| Depuis l’arrestation de l’ancien président de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, le pays est secoué par de vastes protestations et notamment dans la plus grande ville du pays, Johannesbourg.
Des scènes de pillage ont également été signalées
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— Casus Belli 📡 (@CasusBellii) July 11, 2021
L’Afrique du Sud s’embrasera-t-elle pour Zuma ?
L’actuel président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a appelé au calme dimanche. Dans un discours à la télévision, il a exhorté les populations à manifester pacifiquement. Il a aussi rappelé le contexte sanitaire dû à la Covid-19, ainsi que l’effet des évènements du weekend sur l’économie. Il a déclaré : « Des agents de l’Etat ont été intimidés et menacés, d’autres ont été blessés. Certaines personnes sont peut-être décédées ». Les pillages se sont toutefois poursuivis dimanche soir.
Selon le ministre sud-africain des Services de la Police (SAPS), Bheki Cele, d’autres unités des forces de l’ordre seront déployées. Il a mis en garde les partisans de Zuma contre l’incitation à la violence sur les réseaux sociaux. Cele a aussi menacé, à demi-mots, les proches de Zuma de poursuites pénales pour leur rhétorique.
Si au Gauteng, surtout à Johannesburg, les pillages étaient plutôt aveugles, dans le KZN, les magasins d’alcool étaient visés, selon la police. Les magasins d’alcool sont fermés depuis deux semaines, en raison des restrictions dues à la Covid-19. La police du KZN a qualifié les émeutiers de « criminels et personnes opportunistes ». Les responsables locaux ont annoncé que tous les magasins, au Goteng et dans le KZN, resteraient fermés aujourd’hui.
Du côté de Jacob Zuma, deux affaires et plusieurs chefs d’accusation risquent de faire durer l’enquête. La première date de 1999, et implique la société d’armement française Thalès. La seconde, de 2008, et les frères Gupta du conglomérat Bosasa sont accusés aux côtés de Zuma. L’Afrique du Sud connait une crise politique majeure. Le parti ANC de Zuma, Ramaphosa et du défunt Nelson Mandela est divisé entre le président et son prédécesseur.
Mooi Plaza…We See You!!! Amandla ✊🏽✊🏽✊🏽!!! #FreeJacobZuma pic.twitter.com/FjoxGaT5nu
— Dudu Zuma-Sambudla (@DZumaSambudla) July 9, 2021