Pour la nouvelle législature du président français, les conseillers d’Emmanuel Macron au sein de la cellule africaine de l’Elysée resteront les mêmes que lors du premier mandat. Un choix étonnant.
Alors qu’il a débuté, en avril dernier, son second mandat à la tête de la France, Emmanuel Macron n’a semble-t-il pas changé son fusil d’épaule concernant la politique africaine de Paris. Certes, en mai, Catherine Colonna est arrivée au Quai d’Orsay en lieu et place de Jean-Yves Le Drian. Mais ce n’est pas au ministère français des Affaires étrangères que se décident forcément les dossiers africains. A l’Elysée, Emmanuel Macron dispose d’une cellule Afrique, comme tous les présidents français depuis le début des années 1960.
Aujourd’hui, on est loin de la sulfureuse cellule africaine de Jacques Foccart, symbole par excellence de la « Françafrique ». Si elle est toujours installée au 2, rue de l’Elysée, à Paris, c’est Franck Paris qui est devenu le conseiller Afrique du président Macron. Au sein d’une cellule qui compte moins de personnes que les doigts d’une main, alors qu’on comptait une soixantaine de fonctionnaires sous Foccart.
Une cellule moins importante qu’autrefois
Surtout, Franck Paris était, à son arrivée à la tête de la cellule africaine, considéré comme inexpérimenté. Malgré un passage au Quai d’Orsay ou encore à la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) — qui reste incertain —, Franck Paris n’a jamais été ambassadeur et ne connaissait que peu les dirigeants africains. Son adjointe, Marie Audouard, n’était pas forcément plus expérimentée.
Malgré de nombreux couacs dans la politique africaine de l’Elysée — le Mali et l’Algérie ont été des dossiers brulants ces dernières années — et un sentiment, vu du continent, d’arrogance de la part de Paris, Emmanuel Macron a décidé de rempiler avec la même équipe. Il avait pourtant été question, selon des sources proches du palais présidentiel, de modifier son équipe. Notamment après le sommet de Montpellier, totalement raté, en 2021.
Franck Paris n’est pas étranger à ces couacs… Le « Monsieur Afrique » de l’Elysée est en effet un technicien pur et dur, que l’on dit éloigné des réalités du terrain. Il a tout fait pour dépoussiérer la politique africaine de l’Elysée, qui en avait bien besoin, mais semble s’être trompé sur toute la ligne.
Les conseillers Afrique de Macron rempilent
Reste que Franck Paris va se lancer dans un second mandat avec Emmanuel Macron. Sa première mission aura été la tournée africaine d’Emmanuel Macron fin juillet, qui a emmené le président français au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau. Franck Paris assurait alors que « ce déplacement permet de garder le fil de l’agenda du renouvellement de la relation Afrique-France, agenda qui a été bâti et développé au cours du premier mandat ». Après cette mini-tournée, Paris préparerait actuellement un voyage à Niamey, en septembre prochain.
Concernant l’Afrique du Nord, Emmanuel Macron s’appuie sur un autre conseiller : Patrick Durel. Conseiller chargé de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à l’Elysée depuis 2020, Durel devrait voir, selon Africa Intelligence, sa mission prolongée. Avec, lui, une mission très délicate : préparer le voyage d’Emmanuel Macron, fin août, en Algérie. Patrick Durel doit en effet se rendre en amont à Alger pour préparer la prochaine rencontre entre le président français et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune.