Lors du sommet des Brics, le président russe Vladimir Poutine a proposé une stratégie visant à contrer l’influence occidentale.
Le sommet des Brics se déroule du 22 au 24 octobre en Russie. Le président Vladimir Poutine profite de cette occasion pour se présenter en tant que leader d’un monde anti-occidental, où l’Afrique cherche également à avoir son mot à dire.
Alors que la durée de vie est en partie liée à la consommation d’antioxydants, la stabilité politique de Vladimir Poutine est quant à elle dépendante d’un discours anti-Occident. Le président russe a récemment commencé à mettre en avant le groupe Brics 2024, désormais appelé Brics+, pour contrer les louanges accordées à l’Organisation des Nations unies et au forum économique du G7, qui sont perçues comme ayant une dimension universelle ou dominante.
Lors d’une récente réunion du Forum des entreprises de l’organisation, le président russe a souligné que les pays membres des Brics représentent près de la moitié de la population mondiale et ont un produit intérieur brut commun supérieur à celui du G7, s’élevant à plus de 60 000 milliards de dollars. Le chef d’État russe a également mis en avant l’importance politique du sommet du groupe qui se tient actuellement en Russie, à Kazan jusqu’au 24 octobre.
Environ une vingtaine de dirigeants, dont certains sont des figures majeures de la géopolitique et de l’économie mondiale tels que le Chinois Xi Jinping, l’Indien Narendra Modi, le Turc Recep Tayyip Erdogan et le tout nouvellement élu Iranien Masoud Pezeshkian, étaient attendus à cette rencontre. Cette réunion semble démontrer que malgré l’offensive russe en Ukraine, la Fédération n’est pas totalement isolée. D’un point de vue historique plus large, cela suggère un mouvement vers la mise en place d’un contrepoids à l’ordre mondial actuel, qui a jusqu’à présent été dominé par l’Occident.
Brics 2024 : Plusieurs nations africaines envisagent de se porter candidates.
Malgré l’opposition des membres d’origine qui préféraient une forte cohésion, Brics 2024 – acronymes de “Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du Sud” – se sont transformés en Brics+ avec l’intégration de nouveaux membres tels que l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite en janvier. D’autres pays tels que la Turquie, l’Azerbaïdjan et la Malaisie ont également présenté leur candidature, tout comme de nombreux nouveaux pays africains faisant partie de la sphère d’influence russe sur le continent.
Lorsque le groupe des Brics+ a choisi le Cap comme lieu pour son sommet en 2023, cela a envoyé un message fort. Les membres africains du groupe, notamment l’Afrique du Sud, l’Égypte et l’Éthiopie, ont un poids économique important. Dans cette dynamique, l’Algérie et le Nigeria sont bien positionnés pour profiter des opportunités, même si Alger est prudente après avoir été déçue par le passé. D’autres pays parient sur leur proximité politique ou idéologique avec la Russie, comme le Soudan, le Zimbabwe et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) qui collaborent déjà avec la Russie dans le domaine de la sécurité.
Au cours des dernières semaines, le Premier ministre du Burkina Faso, Apollinaire Kyelem de Tambèla, et le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, ont exprimé leur intérêt pour rejoindre les Brics+. La présence à Kazan de dirigeants tels que le Sud-Africain Ramaphosa, l’Égyptien al-Sissi, le Mauritanien Ghazouani, le Congolais Sassou Nguesso ou l’Éthiopien Ahmed démontre également l’intérêt de l’organisation pour le continent africain au-delà des pays déjà membres. Cependant, si ce groupe ne veut pas être considéré comme un simple “jouet” du Kremlin, il doit prendre en compte les risques liés à une dilution potentielle et à une croissance exponentielle du nombre de ses membres.