Dans son programme présidentiel, le parti d’Ousmane Sonko propose la fin du franc CFA en cas de victoire de son candidat. Mais le leader du parti semble finalement temporiser quant à cette mesure.
Lors d’une conférence de presse, Ousmane Sonko, leader du parti Pastef, que le gouvernement a décidé de dissoudre, et soutien du candidat Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle sénégalaise, a apporté des précisions sur la position de sa coalition concernant le franc CFA.
Dans le programme des Pastef, il est notamment proposé de mettre fin au franc CFA. Plus globalement, le parti vise l’autonomisation du Sénégal, et recommande donc l’abolition de la monnaie ouest-africaine. Avec un objectif plus large : résister aux influences des institutions financières internationales, pour favoriser un développement endogène.
Mais cela pourrait finalement n’être qu’une promesse. Lors d’une conférence de presse, Sonko a insisté sur la continuité du programme, notamment les positions exprimées dans son livre “Solution” et le programme de 2019.
Concernant le franc CFA, des nuances sont cependant apportées. “Notre démarche a toujours été de dire qu’il y a un problème avec cette monnaie et qu’elle ne colle pas à nos impératifs de développement. Il faut qu’on assume nos responsabilités pour aller vers autre chose”, explique Sonko.
Mais pour Ousmane Sonko, plutôt qu’un simple changement de monnaie au niveau national, il faut privilégier une approche prudente et régionale, axée sur les efforts de réforme au sein de la CEDEAO et de l’UEMOA, avant d’envisager des mesures plus radicales comme l’adoption d’une nouvelle monnaie.
“Aujourd’hui, nous avons une monnaie dans le cadre de l’UEMOA. Ça semble aller dans une certaine direction, mais ça va très lentement. Nous allons essayer de booster pour aller vers les réformes qu’il faut, mais nous avons toujours dit que notre option, c’était même la CEDEAO”, a-t-il expliqué.
Sonko souligne que les défis liés à sa détention ont complexifié l’élaboration du programme des Pastef, et qu’il faut donc prendre en compte les mesures autrefois proposées.