Les Zoulous, qui représentent 20% de la population sud-africaine, sont courtisés par les partis politiques, à moins de trois mois des élections générales.
La fièvre électorale s’est emparée de l’Afrique du Sud alors que les élections générales sont programmées pour le 29 mai prochain. Le parti qui remportera le scrutin législatif verra son leader accéder à la présidence du pays, puisque le président fait, en quelque sorte, office de Premier ministre. Pour la première fois depuis 1994, l’ANC risque de perdre sa majorité absolue.
La bataille électorale s’annonce féroce dans le pays, notamment dans la région du KwaZulu-Natal à l’est du pays. C’est là que de nombreux partis ont lancé leur campagne, dont l’Inkhata Freedom Party (IFP) qui a récemment attiré une foule nombreuse. Fondé par Mangosuthu Buthelezi, ce parti a choisi Durban, au cœur du territoire zoulou, pour entamer sa campagne.
Malgré le décès de son leader emblématique l’année précédente, l’IFP continue de bénéficier du soutien de la plus grande ethnie d’Afrique du Sud, les Zoulous, représentant un cinquième de la population environ. Bien que le parti n’ait obtenu que 3% des voix au niveau national en 2019, il demeure le principal parti d’opposition au niveau local. Son nouveau chef, Velenkosini Hlabisa, vise à reprendre la région à l’ANC et à jouer un rôle potentiel dans une coalition nationale menée par l’Alliance Démocratique (DA).
Le KwaZulu-Natal est un terrain contesté car il est la deuxième région la plus peuplée après le Gauteng, englobant Johannesburg et Pretoria, et constitue donc un important vivier de voix. Le stade Moses-Mabhida de Durban a récemment accueilli des figures politiques telles que Cyril Ramaphosa pour l’ANC et Julius Malema pour les Combattants pour la Liberté Économique (EFF), démontrant ainsi leur force.
Mais cette année, une épine vient s’enfoncer dans le pied du pouvoir en place : l’ex-président Jacob Zuma mise sur sa région natale pour gagner des voix avec sa nouvelle formation politique uMkhonto WeSizwe (MK) et affaiblir son ancien parti, l’ANC.
Par ailleurs, l’Alliance Démocratique a sollicité des observateurs électoraux américains pour garantir l’intégrité du scrutin, une demande qualifiée d'”hypocrite” par le président sud-africain qui souligne que le pays accueille déjà des observateurs régionaux.