Alors que Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina ont déjà annoncé être candidats à la présidentielle malgache, le président Andry Rajoelina devrait lui aussi annoncer très prochainement qu’il brigue sa propre succession.
La tempête est presque passée, pour Andry Rajoelina. Le président malgache a dû se justifier quant à sa binationalité franco-malgache et a, selon lui, mis fin au débat. Mais cette question, forcément, ressortira au moment de l’annonce de sa candidature à la présidentielle qui doit se dérouler le 9 novembre prochain. Et selon plusieurs sources, cette annonce devrait avoir lieu pile deux mois avant le scrutin. C’est en effet le 6 septembre que Rajoelina annoncera qu’il brigue un nouveau mandat.
La campagne s’annonce tortueuse pour le président sortant. Car au-delà de la polémique sur sa naturalisation, Andry Rajoelina devra défendre un bilan en demi-teinte. Madagascar est, notamment, confronté à une crise de la vanille qui a rendu le secteur très fragile. Politiquement, Rajoelina est également contesté au sein de son propre camp. Son gouvernement ne fait plus l’unanimité chez les parlementaires.
Face au président malgache, on sait donc qu’il y a une carte à jouer. Comme en 2018, deux prédécesseurs de Rajoelina sont déjà sur les starting-blocks : Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina. Le premier a rapidement annoncé sa candidature, alors que le second est resté discret. Il a un temps été question d’une alliance Ravalomanana-Rajaonarimampianina. Pour Rajoelina, tenir la route face à ce duo aurait relevé de l’impossible. Mais les deux hommes sont aujourd’hui, semble-t-il, déterminés à jouer chacun leurs cartes personnelles, Rajaonarimampianina ayant tout juste annoncé sa candidature.
« Le pays a vraiment besoin d’une nouvelle vision, d’un nouveau souffle aujourd’hui et je pense que je pourrai l’apporter, a indiqué Hery Rajaonarimampianina au moment d’annoncer qu’il briguait la présidence. J’ai toujours dit que je suis porteur d’espoir et d’espérance pour le pays. Je suis dans la course. Je n’ai qu’un seul but, c’est de réussir. Mais ma réussite n’est rien par rapport à la réussite du peuple et du pays ».
Il reste un peu plus de deux mois à ces trois hommes pour faire campagne. Ravalomanana, au vu des résultats de 2018, est sans doute le mieux placé. Il avait talonné Rajoelina, avec un peu plus de 35 % des suffrages, là où Rajaonarimampianina avait peiné à atteindre les 8 %. Cinq ans plus tard, le président malgache n’a plus le vent en poupe et pourrait perdre du terrain. Une aubaine pour les deux ex-présidents qui se verraient bien à nouveau à la tête du pays.