L’Angolais Gilberto da Piedade Verissimo, qui préside actuellement la Communauté des États de l’Afrique centrale, est mal vu au sein de l’institution. De nombreux cadres appellent à son départ.
Les tensions au sein de la Commission de la Communauté des États de l’Afrique centrale (CEEAC) se sont intensifiées depuis l’accession à la présidence de Gilberto da Piedade Verissimo en 2020. Un récent document interne, dévoilé par RFI, confirme les conflits persistants entre le président et ses équipes, suscitant de vives préoccupations parmi plusieurs responsables.
« L’atmosphère est glaciale et le climat est toxique », déclare un membre de la commission. Face à cette situation, la vice-présidente, les cinq commissaires et d’autres responsables ont écrit au président du Conseil des ministres de la CEEAC, Lucas Abaga Nchama de la Guinée équatoriale, pour exprimer leur profonde préoccupation en prévision du prochain sommet prévu le 9 mars à Malabo.
Ils ont souligné la confusion qui règne au sein de l’institution, notamment après l’abandon du projet de déménagement du siège de Libreville à Malabo, alors que Verissimo se trouve en Guinée équatoriale depuis le 23 janvier, accompagné d’une équipe de vingt à trente personnes. Cette situation a profondément divisé la commission, provoquant la surprise des rédacteurs de la lettre face à une telle situation inédite.
En outre, les signataires de la lettre s’inquiètent des conséquences financières de cette délocalisation implicite, alors que l’institution fait face à des tensions de trésorerie graves, avec un risque imminent de cessation de paiement.
Le personnel dénonce également le non-respect de la collégialité des décisions, le manque d’adoption du règlement intérieur, ainsi que les dysfonctionnements et la crise de gouvernance et de confiance qui sévissent. « Les agents ont déserté et beaucoup travaillent en télétravail. La méfiance règne. Chacun est sur ses gardes car certains rapportent tout à Verissimo », confie un employé.
La lettre, adressée au président du Conseil des ministres, seul organe habilité à demander des comptes, exprime l’espoir que Gilberto da Piedade Verissimo soit finalement remplacé d’ici la fin de son mandat en août 2025.