Jacob Zuma pourra-t-il participer aux élections générales sud-africaines du 29 mai prochain ? Les juges, sous pression, doivent rendre leur verdict final dans les prochaines heures.
Alors qu’il a fait appel du refus de la Commission électorale indépendante (CEI) quant à sa participation aux élections générales prévues le 29 mai prochain, l’ex-président sud-africain Jacob Zuma attend la décision finale de la justice sud-africaine, puisqu’il a fait appel. Ce mardi 9 avril, il connaîtra le verdict, mais Zuma se prépare déjà à un revers. Plusieurs rumeurs circulent, selon lesquelles les juges sud-africains seraient sous pression pour confirmer la disqualification de Zuma décidée par la CEI.
Outre ces rumeurs, plusieurs faits troublants sont venus entacher la procédure. D’abord le fait que la CEI n’ait pas eu de réel argument pour interdire Zuma d’élections, parlant simplement d’« une objection qui a été retenue ». Fait particulièrement troublant : les opposants présumés à sa candidature, avancés comme des pions par le pouvoir en place. L’un d’eux a nié avoir soulevé une objection et a affirmé que sa messagerie électronique avait été piratée. Malgré ces déclarations, la CEI continue de préparer des documents judiciaires pour confirmer sa position.
La justice sud-africaine vraiment indépendante ?
Une situation qui suscite des inquiétudes quant à l’indépendance du pouvoir judiciaire et à l’intégrité du processus électoral. La présomption de pressions sur les juges jette le doute sur la validité et l’équité du traitement de cette affaire. Le MK, le parti de Jacob Zuma, évoque des tribunaux « contrôlés ».
« Il est essentiel que le processus judiciaire se déroule de manière transparente et impartiale, sans aucune ingérence extérieure, indique un spécialiste de la vie politique sud-africaine. Toute tentative de manipulation politique ou de pression sur les juges compromettrait gravement l’intégrité de la justice et de la démocratie dans le pays ».
De quoi faire craindre le pire. Même si l’espoir d’une décision se basant sur un dossier solide reste de mise. « Il est impératif que les autorités compétentes veillent à ce que cette affaire soit traitée avec la plus grande rigueur et à ce que les juges soient en mesure d’exercer leur fonction en toute indépendance, afin de garantir une décision juste et équitable dans le meilleur intérêt de la démocratie et de l’État de droit », conclut le spécialiste.
Les Sud-Africains sont en tout cas suspendus à cette décision. Si la CEI rappelle qu’une personne condamnée à une peine de prison supérieure à 12 mois ne peut pas se présenter, le parti de Jacob Zuma indique que ce dernier « n’a pas été inculpé pénalement et n’a pas fait l’objet d’une procédure pénale ». De plus, l’ex-président a été libéré après trois mois de prison.