Le Sous-comité de l’ONU pour la prévention de la torture a tiré la sonnette d’alarme sur la situation dans les lieux de privation de liberté au Gabon, après une visite en mars dernier.
Dans un communiqué publié ce 19 mars, le Sous-comité de l’ONU pour la prévention de la torture (SPT) exhorte les autorités gabonaises “à s’attaquer de toute urgence à la surpopulation et aux horribles conditions dans les prisons et les lieux de garde à vue”.
« La principale cause de cette surpopulation est le recours systématique à la détention provisoire et sa durée excessivement longue. Les droits fondamentaux des personnes présumées innocentes sont ainsi bafoués, notamment par la lenteur de la justice », résume Abdallah Ounnir, chef de la délégation du SPT.
Les experts indépendants de l’ONU se sont rendus de manière inopinée dans différents lieux de détention, dont des prisons, des commissariats, des postes de gendarmerie et même un établissement psychiatrique et un centre gériatrique.
Ils ont constaté des “actes de torture et de mauvais traitements” infligés aux personnes détenues, et déplorent le “manque de mise en œuvre de mesures visant à lutter contre la surpopulation carcérale et l’impunité des auteurs de ces actes”.
Onze ans après une première visite en 2013 et des recommandations, le SPT regrette que peu de progrès aient été accomplis par les autorités gabonaises pour améliorer les conditions de détention.
Le rapport contenant les observations et recommandations du SPT sera remis aux autorités, qui décideront ou non de le rendre public. Le Gabon s’est engagé à mettre en place un Mécanisme national de prévention de la torture, mais ce projet de loi est encore décrit comme “imminent”.