Lors d’une grande manifestation, le principal syndicat tunisien s’est inquiété de la crise économique qui secoue le pays et a accusé le FMI d’en être à l’origine.
Samedi dernier, des milliers de Tunisiens ont convergé vers le siège du gouvernement à Tunis, répondant à l’appel de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) pour exprimer leur mécontentement face à la dégradation des conditions de vie dans le pays. Dans un discours devant les manifestants, le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a dénoncé l’incapacité des dirigeants à formuler des politiques efficaces pour faire face à la crise socio-économique qui frappe le pays.
Taboubi a souligné que le dialogue social et économique était au point mort, accusant les politiques économiques actuelles d’avoir privilégié le remboursement de la dette extérieure au détriment des besoins essentiels de la population. Il a également critiqué l’ingérence du Fonds monétaire international (FMI), affirmant que les recommandations de cette institution nuisent aux intérêts des Tunisiens.
Cette manifestation intervient dans un contexte où l’économie tunisienne est au point mort, avec une croissance quasi nulle en 2023 et un taux de chômage atteignant 16,4 % à la fin de l’année dernière. Le pays est également confronté à des tensions politiques depuis que le président Kaïs Saïed a pris les pleins pouvoirs en juillet 2021.
La Tunisie, endettée à hauteur de 80 % de son PIB, a conclu un accord avec le FMI en octobre 2022 pour obtenir un prêt de 2 milliards de dollars. Cependant, les négociations ont stagné après le rejet par le président des réformes préconisées par le FMI.
La situation économique précaire se traduit par des pénuries récurrentes de produits de base tels que la farine, le sucre et le riz, aggravant ainsi les difficultés quotidiennes des Tunisiens. Dans ce contexte, les revendications des manifestants appellent à une meilleure prise en compte des droits économiques et sociaux, soulignant l’importance du dialogue social et du pouvoir d’achat pour une véritable démocratie.