Au Sénégal, le pouvoir et l’opposition auraient commencé à dialoguer pour une sortie à la crise qui secoue aujourd’hui le pays, suite au report de la présidentielle.
Selon la radio RFI, la présidence aurait entamé des discussions avec l’opposant Ousmane Sonko, actuellement en détention. Des intermédiaires auraient été mandatés pour faire le lien entre Macky Sall, le président sénégalais qui vient de reporter la présidentielle sénégalaise, et le leader des Pastef.
Parmi les émissaires, le militant des droits humains Alioune Tine mais également l’homme d’affaires Pierre Goudiaby Atepa. Ce dernier, poursuit RFI, a été désigné « facilitateur par le président pour voir comment convaincre les uns et les autres d’échanger avec un objectif d’apaisement ».
Mais que peuvent bien négocier les intermédiaires ? La négociation consisterait principalement à statuer sur le sort de Sonko. L’opposant pourrait-il bénéficier d’une grâce présidentielle contre un appel au calme ? C’est en tout cas ce que Pierre Goudiaby Atepa laisse penser. Il aurait d’ailleurs obtenu, de la part de Macky Sall, un accord pour faire sortir Sonko de prison dans les jours à venir.
Une négociation qui ne serait pas forcément la bienvenue du côté de l’opposition, à qui, forcément, bénéficie la crise. Les Pastef, parti aujourd’hui dissous, restent sur leur ligne : réclamer des élections rapides.
Mais d’un autre côté, la libération d’Ousmane Sonko serait un véritable plus pour l’opposition. Même si celui-ci n’est pas autorisé à participer à la future présidentielle, il pourra faire campagne pour son candidat.
Ce n’est que dans les prochains jours que l’on saura si ce dialogue entre Sall et Sonko a porté ses fruits. Car les Pastef ont coché une case dans leur agenda : le 2 avril, constitutionnellement, Macky Sall ne sera plus le président du Sénégal. Le pouvoir, lui, espère toujours faire accepter le report du scrutin au mois de décembre prochain. C’est certainement sur la question du calendrier électoral que les discussions entre Macky Sall et Ousmane Sonko se focalisent. Et il sera très difficile de trouver un consensus entre les deux parties.