Au Tchad, une agence de gestion des élections va être créée. Celle-ci est destinée à être sous les ordres du président actuel, Mahamat Idriss Déby.
Au Tchad, malgré un retard dans la feuille de route de la Transition, en fin d’année devraient avoir lieu des élections. C’est en tout cas ce que confirmait Succès Masra, le nouveau Premier ministre, au moment de prendre ses fonctions. « Il n’y pas d’éléments aujourd’hui qui puissent montrer qu’il n’y aurait pas d’élections en 2024 », avait-il assuré. Il disait alors faire « totalement confiance » au président Mahamat Idriss Déby.
Et le président de la Transition met toute les chances de son côté pour devenir le futur président élu du Tchad. Alors qu’il avait pourtant promis de ne pas se présenter, Mahamat Idriss Déby a finalement renoncé à sa promesse et sera bien candidat à sa propre succession.
Et si l’opposition ou la société civile avaient un mince espoir de participer à un scrutin transparent, les derniers événements montrent que ce ne sera sûrement pas le cas. Notamment avec les informations concernant le projet d’Agence nationale de gestion des élections, qui semblait pourtant être une bonne nouvelle.
Le problème de cette future agence, c’est sa composition. Si elle est validée par le parlement provisoire, la fameuse agence sera constituée de quinze commissaires choisis pour un mandat de sept ans renouvelable une fois. Or, déplore l’opposition, sur ces quinze commissaires, huit seront désignés par le président de la Transition. Toutes les décisions prises par l’agence à la majorité seront donc forcément en faveur de Déby. D’autant que ce dernier sera à la fois président et candidat.
« En l’état, ce projet vient confirmer une nouvelle fois la volonté de confiscation du pouvoir par la junte au pouvoir », déplore ainsi l’opposition qui s’attend à « une grave crise post-électorale ». Le scrutin, qui doit avoir lieu d’ici septembre ou octobre, est d’ores et déjà pipé. Le pouvoir en place restera en poste, grâce à une élection qui sera loin d’être transparente.