Au surlendemain de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle comorienne, les violences se poursuivent. L’armée aurait tué un premier manifestant.
Voilà quarante-huit heures que la victoire d’Azali Assoumani à la présidence des Comores a été annoncée. Malgré le calme précaire au moment du scrutin, des violences ont éclaté après l’annonce des résultats officiels. Ce jeudi, un jeune manifestant aurait d’ailleurs été tué par balles et plusieurs blessés sont à déplorer à Moroni. L’un d’eux est dans un état grave.
L’opposition a dénoncé une fraude massive lors de l’élection présidentielle comorienne. Officiellement réélu avec près de 63 % des suffrages et un taux de participation ne dépassant pas les 16,5 %, Azali a envoyé l’armée, la gendarmerie et la police dans les rues pour mettre fin aux manifestations. La presse comorienne assure que des blessés affluent dans certains hôpitaux.
Ce n’est pas la première fois qu’Azali utilise les balles pour assoir sa victoire. En 2019, toujours contesté, le président avait dû faire face à l’annonce, par Soilihi Mohamed, du lancement « conseil national de transition ». En 2016, plusieurs candidats avaient été menacés par les militaires.
L’ONU a lancé, hier, un appel au calme. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme demandant au président comorien que « tous les Comoriens et Comoriennes, y compris les membres de l’opposition, puissent exprimer librement leurs opinions et exercer leur droit à manifester pacifiquement ».
Ce mercredi, le gouvernement comorien a annoncé un couvre-feu nocturne. « Alors que les tensions post-électorales montent, il est absolument nécessaire que les autorités garantissent un climat sûr », indiquent les Nations unies.