Le Kenya est en proie à des violences post-électorales importantes. Un bras de fer semble se jouer dans les rues entre le nouveau président et son dauphin.
Au Kenya, le président Ruto et l’opposant Odinga restent campés sur leurs positions respectives. Dimanche et lundi, la police kényane est de nouveau intervenue pour contenir les manifestants. Le dauphin de Ruto à la présidentielle, Raila Odinga, a comme à chacune de ses défaites électorales, appelé ses partisans à sortir dans la rue. Cette fois, c’est un rassemblement contre le coût de la vie que l’opposant a organisé. Des manifestations jugées « illégales » par les autorités. De nombreux blessés et au moins deux morts ont été enregistrés.
Une situation qui inquiète la communauté internationale. L’Union africaine (UA), les États-Unis et de nombreuses ambassades occidentales ont exprimé leur inquiétude. D’autant qu’Odinga appelle à une nouvelle journée de mobilisation, ce jeudi.
On est loin des manifestations post-électorales habituelles. Une propriété appartenant à l’ancien président du pays, Uhuru Kenyatta, qui a soutenu Raila Odinga lors de la campagne présidentielle, a été prise d’assaut et pillée par des manifestants.
Au-delà du symbole, c’est le procédé qui interroge : les pillards auraient en effet été acheminés en bus et auraient été peu embêtés par les policiers. De quoi étonner Raila Odinga, qui y voit une mise en scène du pouvoir en place. La police a promis une enquête sur la destruction de la maison de l’ex-président mais aussi sur le saccage d’une entreprise gazière.
La situation risque d’être tout autant explosive ce jeudi, alors que William Ruto n’est pas au Kenya. Le président, récemment élu, est en effet actuellement en Europe. Et il accuse Odinga d’être à l’origine des violences et d’avoir des ambitions politiques au sein du futur gouvernement.