En Côte d’Ivoire, les corps de victimes des violences post-électorales de 2011 ont été restitués à leurs familles. Objectifs : permettre à ces dernières de faire le deuil et relancer la réconciliation nationale.
Ils pourront, plus d’une décennie après, faire leur deuil. Mais les familles des victimes des violences post-électorales de 2010 et 2011 en Côte d’Ivoire n’auront, pour autant, pas de réponses aux questions qu’il se posent depuis des années. Ce mercredi matin, les corps de victimes de ces violences qui avaient eu lieu en mars 2011 ont été restitués à leurs familles respectives. Des corps qui ont été transportés depuis l’Ivoire sépulture de Treichville vers trois localités : Guiglo, Blolequin et Toulepleu.
D’un point de vue symbolique, ce rapatriement des corps est d’une importance capitale : des cérémonies ont été organisées dans ces trois communes, avec pour objectif de montre la volonté de lancer la réconciliation nationale tant attendue. Surtout, cela doit permettre « aux habitants de faire le deuil » de leurs proches qui avaient trouvé la mort en 2011, selon les mots d’Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement ivoirien.
Si, selon les chiffres officiels, la crise post-électorale à cette époque a fait plus de 3 000 morts, cette restitution concerne aujourd’hui 47 corps, qui avaient été exhumés il y a huit ans, avant d’être envoyés à Abidjan. Une enquête avait été lancée sur cette crise post-électorale et des autopsies avaient été pratiquées sur ces corps.
Si les familles des victimes vont donc pouvoir faire leur deuil, celui-ci ne sera pas total : les rapports d’autopsie n’ont en effet jamais été communiqués aux familles des victimes. Outre la restitution des corps, les proches des victimes devraient également être indemnisés.
Fin 2022, Patrick Achi s’était rendu à Duékoué, à l’ouest du pays. Le Premier ministre avait assuré que les familles allaient recevoir un dédommagement de la part de l’État, comme cela a déjà été le cas pour plusieurs milliers de familles de victimes qui ont reçu 1 million de francs CFA.
De quoi tourner une page des plus sombres de l’histoire contemporaine de la Côte d’Ivoire ? De leur côté, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, les leaders des deux parties qui s’étaient affrontées en 2011, tentent eux aussi de se réconcilier. Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu entre le président et son prédécesseur.